mercredi 22 décembre 2010

De retour en France

Cette petite vidéo pour dire que je serai enfin de retour en France. Je suis en vacances demain jeudi, je prends mon avion dans la nuit pour arriver à Paris vendredi 24 au matin.... enfin, si la neige le permet, parce que sinon je fêterai Noël avec d'autres passagers égarés dans un aéroport de détournement.

J'ai vraiment hâte de retrouver la France et tous ceux qui me sont chers. 
A très bientôt ! 

 

Du coup, ce blog sera en vacances une petite quinzaine de jours, mais vous pouvez quand même y venir pour relire tous les anciens articles que vous n'avez pas lus ou que vous avez oubliés.

Dès janvier 2011, les articles reprendront, avec au programme, des pistes de ski, du désert, des oasis, des montagnes, des chameaux, et plein d'autres choses...

lundi 20 décembre 2010

Jordanie (3/3) : Le Wadi Rum

le-wadi-rum--des-cailloux-et-du-sable.jpgLe Wadi Rum est un désert de sable à quelques kilomètres de la frontière saoudienne.

 

En dehors du fait que les paysages sont fabuleux, et qu'on se sent à peu près aussi important qu'une fourmi au Louvre (c'est à dire pas grand chose), c 'est aussi l'endroit où Lawrence d'Arabie a vécu, et là où le film a été tourné.

 

Lawrence d'Arabie était un soldat anglais, qui est arrivé en Syrie et Jordanie au début du XXe siècle. Touché par la cause Arabe, il a participé aux révoltes arabes contre les occupants Ottomans en 1916 et 1918. Parfaitement intégré aux bédouins, ses talents de stratège militaire ont permis aux arabes de retrouver leur indépendance (pour une très courte durée, hélas).


Cette petite visite m'a aussi permis de passer une journée à dos de chameau (charmante bestiole, très utile, mais peu futée), et une nuit sous la tente avec les bédouins, qui vivent aujourd'hui du tourisme (qui rapporte bien plus que l'élevage de chèvres).

wadi-rum.jpgencore-des-cailloux.jpg

 

 

 

 

Voilà, on referme la parenthèse Syrienne et Jordanienne, pour revenir aux Emirats, avec (encore) plein de choses à voir et à découvrir.

samedi 18 décembre 2010

Jordanie (2/3) : Pétra

tombeaux-de-Petra.jpgPétra est une ville du Sud de la Jordanie, classée comme une des 7 nouvelles merveilles du monde et au patrimoine mondial de l'Unesco.
 
Bien qu'on y trouve des traces de vie remontant à plus de 8000 ans avant notre ère, la ville n'a été peuplée de manière permanent qu'à partir du VIIe siècle avant JC. 
D'abord développée par les Nabatéens, qui laisseront creusés dans la roche les fabuleux tombeaux qui ont rendu Pétra célèbre, elle fut ensuite peuplée par les Romains, qui y laissèrent plusieurs temples et un centre ville à la romaine, puis par les Byzantins, qui y laissèrent quelques églises. Les Croisés y laisseront bien un ou deux forts, mais qui ne furent jamais au centre des enjeux stratégiques.
 
Après les croisades, la ville tombe peu à peu dans l'oubli.
Petra-Indiana-Jones.jpg
 
C'est alors que les bédouins décident que cet oubli leur va bien, puisqu'il peuvent se balader tranquillement dans la ville, qu'ils considèrent comme sacrée, et surtout que personne ne vient les embêter.
C'était sans compter sur le jeune Johann Ludwig Burckhardy (à vos souhaits), que nous appellerons Jean-Louis pour simplifier. 
 
Jean-Louis est un explorateur Suisse, né en 1784. Très tôt passionné par l'Orient, il va en Angleterre pour trouver des financements, qui lui sont accordés à l'Université de Cambridge. A l'époque, l'Angleterre est très intéressée par ce genre de profils.
Jean-Louis arrive en Syrie où il étudie l'Arabe, le Coran et se convertit à l'Islam. Après deux ans, il change son nom en Ibrahim Ibn Abdullah (ce qui ne ressemble pas beaucoup à Jean-Louis, mais a quand même l'avantage de faire un brin plus local). Il se fait rapidement appeler Sheikh Ibrahim (le sage Ibrahim), tant sa connaissance du Coran est grande et appréciée, même des Imams.
 
un-touriste-a-Petra.jpgAyant entendu parler dans des textes romains de la cité de Pétra, il décide de la retrouver. Pour cela, il va vivre avec les bédouins pour apprendre leurs coutumes et leurs dialectes. Se faisant passer pour un sage bédouin venu d'Arabie Saoudite, il convainc les bédouins locaux de l'emmener à Pétra. Là, il découvre la merveilleuse cité perdue.
 
Presque 200 ans après, la ville a un brin perdu de son calme. Mais l'immensité du site fait qu'on peut rapidement s'y retrouver seul et un peu plus tranquille, à condition de monter un peu et d'aller se perdre dans les dédales de fissures et de petits chemins.
Le site a été rendu célèbre par Indiana Jones (la dernière croisade), où il a été tourné. 

mardi 14 décembre 2010

Jordanie (1/3) : la mer morte

Une petite route qui serpente à travers les montagnes. Une petite route qui descend. Qui descend et descend encore. Qui descend jusqu'au point le plus bas du monde, à 422 mètres en dessous du niveau de la mer.
On est tellement bas que la concentration en oxygène y est la plus élevée au monde, et que le risque de coups de soleil y est très faible. 
mer-mort.jpg
Au cours de la descente, on découvre cette mer... Enfin, une mer ; un grand lac tout au plus. Coincée entre la Jordanie et la "Palestine occupée" (il y a des pays où il ne fait pas bon l'appeler Israël), ce petit bras d'eau mesure 10 kilomètres de large sur environ 40 kilomètres de long. 
Et la mer morte est bien morte, et même morte à tous points de vue.
 
Morte d'abord, parce que la densité en sel y est telle qu'aucun organisme ne peut survivre dans ses eaux. Alors que l'eau de la mer est salée à environ 3%, celle de la mer morte a une salinité de près de 30%, proche de la saturation. Du coup, la masse volumique de l'eau est bien plus élevée que d'habitude, et le corps humain y flotte parfaitement (grâce au principe de ce bon vieil Archimède, à qui je vous conseille d'aller poser des questions si vous vous interrogez sur ce phénomène). 
On peut en effet tenir debout dans l'eau et en sortir le torse et les épaules, ou lire un journal sans problème ; aucun effort à faire pour garder la tête hors de l'eau. Et heureusement, parce qu'à une telle salinité, ça pourrait être dommageable pour les yeux et les muqueuses du nez et des oreilles. On se rend vite compte que le sel attaque la peau. La sensation est vraiment impressionnante.
lecture-en-mer.jpg
Morte aussi parce que le fleuve qui l'alimente, le Jourdain, est surexploité. Il ne déverse aujourd'hui que 10% de son débit initial dans la mer morte, qui à cause d'une évaporation forte, diminue de jour en jour. Son niveau baisse environ d'un mètre par an ! 
Il existe un projet pour tenter de la sauver. Il s'agirait de creuser un canal entre la mer rouge et la mer morte, ce qui pourrait enfin faire remonter son niveau. L'eau de ce canal et sa forte différence de niveau permettrait également de produire de l'électricité hydraulique, donc peu polluante, à grande échelle. Mais pour l'instant, les relations franchement chaleureuses entre Israël et la Jordanie ont tendance à enflammer un peu le projet.
 
Morte enfin, parce que de part et d'autres se situent des pays qui ne s'apprécient pas franchement, des territoires palestiniens (la Cisjordanie) en attente d'un statut, et des armées qui grapillent chaque parcelle de terre disponible au fur et à mesure que la mer se retire, tout en se rejetant l'un l'autre la responsabilité de sa disparition annoncée.

Une ambiance joyeuse, donc, qui n'empêche cependant pas les touristes d'expérimenter une flottaison parfaite, mais en voie de disparition. 

jeudi 9 décembre 2010

Une petite image vaut mieux qu'un long discours

envie

 

Alors que la neige envahit les ruelles de France, il faut bien reconnaître que les flocons se font assez rares par ici. Plutôt qu'on long article, cette petite photo résume assez bien le week-end dernier.

 

Pour la fête nationale des Emirats, nous sommes allés en Oman. Au programme, camping sur la plage, exploration de wadis dans des paysages enchanteurs, baignade... Le tout avec une température idéale, du beau temps, des grillades... La vie rêvée, en quelque sorte.

wadi-shab.jpg

dimanche 5 décembre 2010

Syrie (3/3) : Palmyre, ses palmiers, sa Zénobie

Dernière étape de notre voyage syrien avant la Jordanie ; Palmyre. Depuis la nuit des temps, Palmyre (qui tire son nom du mot "palmier", en arabe "Tadmour", qui veut dire "dattes") est une oasis.
 
palmyre.jpgAu milieu du désert Syrien, une nappe phréatique peu profonde permet aux hommes de faire pousser quelques cultures et d'abreuver les chameaux. Coup de chance, elle est aussi située près d'une trouée dans une chaîne de petites montagnes, qui en fait un passage stratégique entre le très développé Irak et la côte méditerranéenne.
 
La ville se développe rapidement en taxant les routes caravanières très fréquentées de l'encens et de la soie (ce qui ressent, ça va de soi !).
 
Lors des conquêtes grecques et romaines, la ville est incorporée à l'Empire, et les Romains en font même la capitale d'une leurs provinces.
Jusqu'à ce qu'arrive Zénobie...
 
Nous sommes au IIIe siècle, et les Romains ont quelques difficultés à défendre leur province Syrienne contre les Parthes. C'est alors qu'intervient Zénobie, qui, a défaut d'avoir reçu un prénom sympa, a reçu de la nature un cerveau ingénieux, ainsi que de beaux cheveux (Zénobie veut dire "beaux cheveux").
Elle profite de la faible visibilité de l'empire romain pour proclamer son fils Vaballath (ils devaient avoir un problème avec les prénoms, dans la famille) nouvel empereur de Rome.
 
frise-palmyre.jpgLes habitants de la région se sont bien interrogés un peu ; comment ça se fait que ce soit ce grand nigaud de Vaballath, qui a grandi ici, qui devienne empereur de Rome, qui n'est pas la porte à côté. Mais Zénobie avait une armée suffisamment puissante pour convaincre même les plus réticents que son fils était bien le nouvel empereur, et la population ne tarda pas à se rallier à Zénobie et à son fils.
Zénobie en profite même pour aller réclamer, au nom de Rome, les provinces voisines. Celles-ci sont moins facilement convaincues, et il faut quelques batailles. Zénobie conquiert l'Egypte et la Turquie, à l'exception de la Bythinie (ou ont été inventés les maillots de bain 2 pièces).
 
Mais toute cette histoire a fini par se savoir (les télégrammes de Zénobie ont été révélés sur Wikileaks, que l'empereur Aurélien lisait régulièrement), et Aurélien a décidé de mettre un terme à tout ça. Venu de Rome à la tête de ses armées, il ne fit qu'une bouchée de Zénobie. Vallabath, jeune et peu charismatique (certains historiens auraient même dit qu'il avait tout le charisme d'une huître), s'évanouit dans la nature et ne fait plus jamais parler de lui.
Zénobie est ramenée à Rome et mourra dans des circonstances obscures.
vue aerienne palmyre

Pour éviter que cette histoire recommence, Rome décide d'étouffer Palmyre sous les taxes, et la ville tombe peu à peu en ruines. Abandonnée, c'est grâce à cela qu'elle est aujourd'hui en relativement bon état ; personne n'a reconstruit par dessus l'existant. Aujourd'hui c'est un immense champ de ruines magnifiques que l'on s'escrime à déterrer peu à peu.

jeudi 2 décembre 2010

C'est le 14 juillet !

banana towerAujourd'hui 2 décembre, c'est la fête nationale des Emirats arabes unis, en mémoire de la création du pays.
C'est l'occasion d'afficher des drapeaux émiratis partout, et de faire des grandes célébrations dans tout le pays.

C'est un jour férié (ce qui me donne l'occasion de passer un petit week-end de trois jours dans les wadis et sur les plages omanaises), et une grande fête pour le pays.
 
Cette année, le nombre 39 est affiché partout dans Abu Dhabi et Dubaï, l'occasion de rappeler qu'il y a 40 le pays n'existait pas, était un protectorat britannique, et qu'à part du sable, des palmiers (et encore, pas beaucoup) et des chameaux, il n'y avait pas grand chose...
Construire un pays aussi développé que ça en 39 ans, chapeau !

lundi 29 novembre 2010

Syrie (2/3) : Le Krak des Chevaliers

Le Krak des chevaliers est un château fort situé au Nord de Damas. Le mot Krak vient du mot syriaque karak, qui veut dire forteresse. Les croisés ont du trouver que ça faisait intimidant, et ont donc décidé de garder le nom.
 
Krak_des_Chevaliers.jpgMais revenons au début de l'histoire. Nous sommes en 1099 et les Européens partent en croisade pour la première fois pour aller bouter les Arabes hors de chez eux et s'installer à Jérusalem. Bien que la première croisade ne fut pas toujours une partie de rigolade, les musulmans ne devaient pas s'attendre à ça, et les victoire se sont enchaînées assez facilement pour les chrétiens. 
Arrivés en Syrie, c'est Raymond de Saint Gilles, qui a découvert un petit fort sur une colline assez stratégique du côté de Homs. La forteresse, qui ne s'appelle pas encore Krak des chevaliers, est occupée par des Kurdes, et Raymond les massacra sans même prendre la peine de savoir où se situait le Kurdistan.
Une fois ce petit massacre accompli, il part le coeur léger et l'esprit guilleret sans même laisser une garnison dans cette place forte, pourtant stratégique. Son objectif, c'est Jérusalem. 
 
Jérusalem prise, il revient dans le but de sécuriser la zone, et trouve la petite forteresse des kurdes occupée par des arabes peu enclins à lui ouvrir les portes. Qu'à cela ne tienne, se dit-il, on va les massacrer une seconde fois. Mais les arabes sont sûrement plus doués en défense que les Kurdes (c'est d'ailleurs surement aussi pour ça que le Kurdistan n'a jamais brillé par ses conquêtes militaires) ; Raymond de Saint Gilles repart Gros-Jean comme devant, sans avoir réussi à reprendre la forteresse, et il jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
 
kraak.jpgIl a fallu attendre 8 ans pour que Tancrède de Hauteville (le prénom Tancrède, bien que charmant, a peu été utilisé depuis) reprenne la forteresse. Il la confie alors à l'ordre des chevaliers hospitaliers, qui fortifie le château et lui donnent son nom de Krak des chevaliers.
Les musulmans essaieront ensuite de le reprendre sans y arriver pendant plus de 161 ans. Car les chevaliers qui l'occupent ne sont pas très hospitaliers avec les musulmans ; une garnison de plus de 2000 hommes y vit en permanence, et la forteresse s'épaissit. Elle compte deux enceintes complètement indépendantes, couvre 2,5 hectares, et abrite en temps de paix assez de vivre pour tenir un siège de 5 ans.
Même Saladin (dont on a parlé dans l'article précédent), qui a repris Jérusalem des mains des croisés, ne réussit pas à s'emparer de l'imprenable krak.
 
Le château est surnommé "la défense de la chrétienté d'Orient", et barre le passage de la trouée d'Homs, passage quasi inévitable entre la côte et l'intérieur des terres. Il fait partie d'une impressionnante ligne de forteresse qui s'étende de la Turquie actuelle jusqu'au sud de la Jordanie. 
 
krak.jpgEn 1271 cependant, le sultan mamelouk Baybars (surnommé aussi le roi des éléphants, allez savoir pourquoi...) assiège le château. Après un très long siège et des attaques incessantes, cric crac ! le Krak craque, et que le grand crique me croque, le sultan croque le Krak. Les chevaliers de l'hospitaliers capitulent, ayant vu leur nombre passer de 2000 à 300. Ils négocient une sortir honorable et demande à ce qu'on leur laisse la vie sauve et qu'on les raccompagne jusqu'à Antioche en échange des clés du Krak.

Après cela, le château fut de moins en moins utilisé, parce qu'il faut bien reconnaître que sans croisades pour se divertir, ce n'est pas pratique d'aller habiter au sommet d'une colline dans une grosse forteresse. Il y fait froid l'hiver, et la première supérette est dans la vallée, qui est quand même à une bonne heure de marche, donc ce n'est pas pratique pour remonter les courses.

Du coup, le Krak est encore bien conservé. Lawrence d'Arabie (dont on parlera plus tard) a même dit que c'était le plus beau château du monde lorsqu'il le vit au début du siècle dernier. Les messieurs de l'Unesco ont du se dire la même chose puisqu'ils l'ont inscrit au patrimoine mondial de l'humanité. Et Flawrence d'Arabie (mon surnom depuis que je suis dans la péninsule) a également déclaré la même chose, avant de se raviser et d'ajouter "mais ça ne vaut pas Versailles" (puisqu'en tant que bon chauvin, on ne manquera pas de comparer tout ce qu'on visite à quelque chose de Français, donc forcément plus joli !).

Et promis, le prochain article, j'essaye de le faire moins long !

jeudi 25 novembre 2010

Syrie (1/3) : Damas

souk.jpgNotre voyage a commencé par la Syrie et Dimasqh (Damas), sa capitale. 
 
La ville existe depuis des temps immémoriaux, et a longtemps rayonné sur le Proche-Orient. Elle est mentionnée à de nombreuses reprises dans la Bible, et a acquis une grande importance religieuse au cours du temps. C'est également à Damas que Saint Paul est allé faire des petites emplettes avant de partir en voyage (les boutiques de Damas ayant abrité les premiers magasins Décathlon, où Saint-Paul achetait ses sandales de randonnée).
Aujourd'hui, la ville est un joyeux bazar, dont le centre historique est assez bien conservé et garde encore un côté traditionnel et pittoresque. 
 
Au coeur de la vieille ville, entre les souks et au milieu du dédale de petites rues se trouve la grande mosquée des Omeyyades, qui a été classé dans la catégorie "pas la moitié d'une mosquée" par l'Unesco (soit un cran en dessous du patrimoine mondial), et qui vaut quand même franchement le détour. 
 
mosquee.jpgD'abord un temple dédié à Jupiter, puis remplacé par une basilique chrétienne dédié à Saint-Jean le Baptiste, le bâtiment est devenu une mosquée sous l'impulsion de Al-Walid Ier (le bien connu) au début du VIIIe siècle. Il a décidé de "construire un édifice qui dépasse en beauté tout ce qui a été fait jusque là et tout ce qui sera fait par la suite", objectif un brin ambitieux, mais qui a quand même donné lieu à une jolie bâtisse (les murs ornés de mosaïques dorées sont particulièrement magnifiques).
De fait, il s'agissait à l'époque de la toute première grande mosquée.

La mosquée est également un lieu de pèlerinage pour plusieurs religions.
On raconte que l'imam Hussein (un des petit-fils du prophète Mahomet) a été emprisonné là après avoir perdu la bataille de Kerbala, et que sa tête une fois séparée de ses épaules a été conservée dans une petite boîte en argent, toujours conservée dans la mosquée (la boîte, pas la tête). La mosquée des Omeyyades est donc un lieu de pèlerinage très importants pour les Shiites, pour qui Hussein est une personnalité importante.
 
mosquee-des-omeyyades.jpgCôté têtes coupées (ça doit être une tradition), on a aussi dans cette mosquée la tête de Saint-Jean le Baptiste, que les musulmans appellent Yahya (pourquoi pas, après tout) et considèrent également comme un prophète de l'islam.
Lors de la construction de la mosquée, on a du exhumer la tête de Jean le Baptiste pour la mettre dans un nouveau coffret. On raconte alors que de grands miracles se sont accomplis à la vue de sa tête ; les aveugles (qui ne pouvaient pas voir la tête) ont retrouvé la vue (sauf ceux qui regardaient dans la mauvaise direction, dommage pour eux), les malades ont été guéris, le soleil est devenu noir pendant quelques instants, et les comptes de la sécu sont repassés dans le vert (c'est dire le pouvoir de la tête). A noter que deux ou trois autres églises revendiquent aussi la tête de Saint-Jean le Baptiste, ce qui pose quelques problèmes historiques, mais on n'est pas à ça près.

Enfin, un des trois minarets de la mosquée des Omeyyades s'appelle le "minaret de Jésus" (qui est aussi un des prophètes de l'islam), car c'est là que devrait apparaître Jésus le jour de la fin du monde, selon les croyances locales. Sont d'ailleurs présents en permanence dans le minaret une tasse de thé et des gâteaux apéro, pour l'aider dans son boulot le jour de la fin du monde (qui ne saurait tarder, selon les prévisions les plus optimistes).
 
Le prochain article vous emmènera au Krak des Chevaliers, impressionnante forteresse croisée, où vous ferez la connaissance de Raymond de Saint-Gilles, qui malgré certaines aptitudes à tenir une épée correctement, n'était pas un grand intellectuel (que de belles histoires en perspective...)

dimanche 21 novembre 2010

Syrie - Jordanie

carte Syrie JordanieJe suis enfin rentré de vacances, et je vais pouvoir vous raconter toutes les jolies choses que j'ai vues dans ces deux pays fabuleux que sont la Syrie et la Jordanie.

 

Je vous ai détaillé les points principaux de ce petit voyage sur la carte à droite.


A : Damas, capitale de la Syrie et ville commerciale pluri-millénaire

B : le Krak des chevaliers, forteresse imprenable des croisés

C : Palmyre, cité greco-romaine, et capitale de la reine Zénobie (je ne doute pas que ce nom évoquera chez vous des souvenirs émus)

D : Amman, capitale de la Jordanie

E : la mer Morte, point le plus bas du Globe, à la frontière avec la Cisjordanie

F : Pétra, une des 7 nouvelles merveilles du monde, où a été tourné Indiana Jones

G : le Wadi Rum, terre de Lawrence d'Arabie.

 

Bien sûr, je ferai des articles plus détaillés avec quelques jolies photos.

 

De manière générale, la Syrie et la Jordanie sont des pays plein d'histoire, où les gens sont extraordinairement accueillants, dans une région déchirée par des tensions politiques très vives (les Syriens et les Jordaniens ne s'aiment d'ailleurs pas particulièrement).

Malheureusement, quelques jours sont largement insuffisants pour pouvoir explorer ces deux pays, mais ça donne un bel aperçu pour y revenir un jour, inch'allah.

 

mercredi 17 novembre 2010

Des vacances pour l'Eïd el Adha

L'Eïd el Adha, aussi appelée Eïd el Kebir (ça signifie la grande fête) est une des fêtes les plus importantes pour les musulmans. Ils commémorent tous les ans le sacrifice qu'Ibrahim (Abraham dans les religions juives et chrétiennes) était prêt à faire à Dieu.
En effet, Ibrahim allait sacrifier son fils Ismaël (dans les religions juives et chrétiennes, c'est Isaac, son second fils, qui doit être sacrifié, Ismaël étant issu d'un adultère) parce que Dieu le lui avait demandé. Au dernier moment, Dieu remplaça Ismaël par un mouton.


C'est pour ça qu'aujourd'hui les musulmans du monde entier sacrifient un mouton pour l'Eïd el Adha. C'est une fête très familiale, un peu comme notre manière de fêter Noël, avec un mouton à la place de la dinde.


Puisque c'est une fête importante et qu'on est dans un pays musulman, l'état accorde gracieusement des jours fériés pour laisser le temps à tout le monde de faire la fête. Cette année, l'Aïd tombe bien, puisqu'il me permettait d'avoir 4 jours fériés ; du lundi au jeudi. En prenant le dimanche de congé (puisque la semaine va du dimanche au jeudi), ça me fait une petite semaine de vacances, que je mets à profit pour aller visiter la Jordanie et un petit bout de la Syrie. 

Je suis donc parti vendredi dernier, et je reviens samedi inch'allah, avec plein de photos et de nouvelles histoires à vous raconter (j'en ai encore beaucoup sur les Emirats, mais il me reste encore 9 mois pour toutes vous les raconter).

dimanche 14 novembre 2010

Grand-prix de formule 1 d'Abu Dhabi

Ce week-end se déroule un des évènements majeurs d'Abu Dhabi : le dernier grand-prix de formule 1 de la saison. 
formule-1.jpg
Depuis environ 3 mois, tous les esprits sont tournés vers ce grand prix (ils nous en font tout un tintouin de publicités sur tous les supports possibles et imaginables). Abu Dhabi a obtenu l'organisation d'un grand prix de formule 1 l'année dernière seulement ; cette année sera donc la deuxième édition. 
 
Ils ont construit le circuit sur une île à quelques kilomètres du centre ville,; Yas Island.
Le chantier a été colossal. Il a abouti à un circuit de formule 1 et tout ce qui va avec (hôtels, restaurants, gradins, ponts, autoroutes...), et a nécessité jusqu'à 45 000 ouvriers simultanément.
 
Pour Abu Dhabi, c'est une occasion unique d'avoir des caméras du monde entier braquées sur le pays, et que l'on parle des Emirats arabes unis sans que ce soit pour parler de Dubaï. Ce sera aussi l'occasion pour vous de voir quelques images d'Abu Dhabi si vous allumez la télé.
 
Sur la scène internationale, Abu Dhabi nourrit de grandes ambitions. Ils veulent être la capitale culturelle du Moyen-Orient en 2030, et définitivement éclipser Dubaï. Pour cela, tous les moyens sont bons ; ils invitent des chanteurs, des stars de cinéma et d'autres célébrités pour que le monde parle un peu plus d'Abu Dhabi.
A titre d'exemple, David Guetta et Guns and Roses passent à Abu Dhabi en décembre, Gérard Depardieu et Tom Cruise sont passés récemment (bien que ce soit Dubaï qui ait été retenu pour tourner le nouveau volet de Mission Impossible).
 
Pour en revenir à la Formule 1, les Emiratis étant fous de sports mécaniques, c'est véritablement un évènement majeur de l'année. Du coup, on ne compte plus les "Formula One Fan Zones", les formules 1 exposées au public, les clips publicitaires, et les évènements autour de la course (concerts, cinémas de plein air, expos, trucs à touristes comme sur la photo...).
Le grand prix se déroule aujourd'hui, et est le seul grand-prix à commencer de jour pour finir de nuit. 
 
En plus, cette année, le suspense demeure entier, car le titre se jouera à Abu Dhabi. Et je ne serai même pas là pour le voir, puisque je profite des fêtes pour prendre quelques vacances, que je vous raconterai dans les prochains articles inch'allah.

mercredi 10 novembre 2010

Requêtes pour arriver sur mon blog

Cela fait bientôt 8 mois que je suis aux Emirats et que j'ai ouvert ce blog.

Vous êtes nombreux à le lire tous les jours (entre 20 et 30 tous les jours), et je vous en remercie, ça me fait vraiment plaisir.

Ce blog est aussi référencé par Google, ce qui fait que des visiteurs lambdas arrivent sur ce blog en tapant des mots-clés sous google. Par chance, j'ai accès à ces mots clés ; je peux donc voir les recherches que les gens ont fait pour tomber sur mon blog. Et en 8 mois, j'ai vu passer un paquet de requêtes assez drôles.

 

Déjà, ma mésaventure chez le coiffeur a amené pas mal de gens sur ce blog. Des gens ont donc trouvé mon blog en tapant "Blog coiffure homme efféminé"... Pas facile !

Le match de polo a également amené pas mal de visite, et surtout un qui cherchait des "polos ralph florent" (prononcez le à l'anglaise et vous comprendrez qu'il cherchait des polos ralph lauren).

Certains petits rigolos ont trouvé mon blog en tapant "être à bout d'habit" ; nul doute qu'ils ont du apprécier la blague !

Enfin, on trouve aussi des requêtes plus difficilement compréhensibles ; pêle-mêle, j'ai eu "edf en pakistanais", "mathe promet en arabe de 6 en arabe" (allez savoir ce qu'il voulait vraiment dire), mais aussi "je suis dans le désert ou dessert en France", "le poisson mange-homme en Oman", "décor en stalagmites d'une mosquée", "slogan pour sauver des dunes" (si vous en avez un, cette brave personne en cherche peut être toujours) ou "salle de bain en travertin" (en effet, sur mon blog je parle du travertin des terrasses de Pamukkale).

Certains cherchent vraiment des choses bizarres sur internet.

 

Mais je vous ai gardé le meilleur pour la fin. Une personne est arrivée sur mon blog en cherchant la "photo d'une anglaise faisant le sexe dans une plage des émirats arabes"... J'ai bien peur qu'il ait été un peu déçu...

 

dimanche 7 novembre 2010

On n'a pas d'idées, mais on a du pétrole

La semaine dernière, la France changeait d'heure pour passer à l'heure d'hiver.
Cette mesure, décidée après le choc pétrolier de 1973, est destinée à réduire les dépenses énergétiques de la France ; c'était l'époque du fameux slogan "on n'a pas de pétrole, mais on a des idées". 
 
du-petrole-mais-pas-d-idees.jpgComme quoi un pétrole cher est une source de motivation puissante pour réduire la consommation d'énergie.
C'est aussi la raison pour laquelle les pays du GCC (du Golfe) militent pour un pétrole relativement peu cher en ce moment. Leur stratégie est de maintenir le pétrole en-dessous de 80$ le baril le temps que l'économie reprenne vraiment, puis d'augmenter progressivement les prix à l'exportation. L'objectif est d'avoir un baril autour de 120$ le baril fin 2011. Suffisamment cher pour se dégager des revenus immenses, mais suffisamment faible pour que les solutions alternatives soient peu rentables.
Habile... et un exemple qui illustre parfaitement le poids de l'économie et de la politique face à l'environnement, et à quel point les sujets sont étroitement liés.
 
Tout ça pour dire que vu que les pays du Golfe ont du pétrole, ils n'ont pas besoin d'avoir d'idées. Et que du coup, ils ne font pas le changement d'heure.
J'ai donc maintenant 3 heures de décalage horaire avec la France, et ce jusqu'au retour à l'heure d'été.
 

vendredi 5 novembre 2010

Un site sur les Emirats arabes unis

banniere-site-copy4.jpg

Juste une petite note de blog pour vous dire que je viens de finir (même si un site n'est jamais tout à fait fini) mon site internet sur les Emirats arabes unis.

Il s'intitule Tout sur les Emirats arabes unis, et vous pouvez y accéder en cliquant sur le lien ; https://sites.google.com/site/emiratsarabesunis/ .


Vous y retrouverez toutes les infos pratiques à savoir si vous voulez partir aux Emirats, mais aussi les sites à visiter, des photos et des articles sur la culture émiratie et la manière de vivre aux émirats arabes unis.

N'hésitez donc pas à aller y faire un tour et à me dire ce que vous en pensez (éventuellement à me signaler quelques erreurs que j'aurais laissé passer).

mardi 2 novembre 2010

Burj Khalifa : la plus haute tour du monde

burj khalifaLa semaine dernière, profitant d'un déplacement professionnel à Dubaï, j'ai enfin visité la tour la plus haute du monde, la Burj Khalifa Tower.
 
Bien que la visite ne nous amène qu'à 450 mètres de haut (les étages supérieurs sont trop petits pour accueillir de nombreux visiteurs), c'est déjà très impressionnant.
 
Mais ce qui est le plus impressionnant, c'est l'ampleur du projet.
 
La tour mesure en effet 828 mètres de hauteur, soit presque 3 tours Eiffel empilées. C'est la plus haute structure (et de loin !) jamais construite par l'homme. On peut la voir de 95 kilomètres de loin, un véritable phare dans le désert.
Sa construction bat tous les records ; entre la conception et l'inauguration, il s'est écoulé seulement 7 ans. Du jamais vu pour un projet de cette ampleur.
 
Très impressionnants également, les ascenseurs sont les plus rapides du monde. En vitesse de pointe, ils atteignent 18 m/s, soit 64 km/h. Et à l'intérieur, on ne sent absolument rien. On pourrait presque croire que l'on reste sur le sol tellement l'accélération et la décélération sont progressives. 
Du haut du 124e étage, on voit le pays à des kilomètres à la ronde, même de nuit (puisque j'y étais de nuit).
 
La construction a été aussi un sacré chantier, avec l'acheminement des ouvriers jusqu'au sommet, le pompage du béton à une telle hauteur, la sécurité des ouvriers, l'acheminement des matériaux de construction (les grues étaient installées sur les paliers intermédiaires, et il fallait 8 grues pour monter les morceaux de la flèche), le vent... Bref, un défi technologique immense !
 
L'Arabie Saoudite a déjà annoncé un projet encore plus haut, qui passerait le seuil du kilomètre de haut. De quoi donner le vertige...

vendredi 29 octobre 2010

Les Emirats arabes unis sont en deuil

saqr.jpgJe suis au regret de vous annoncer que Sa Majesté Sheikh Saqr bin Mohammad al Qasimi est décédé il y a deux jours, à l'âge de 90 ans (bien que l'on ait des doutes sur son âge, puisqu'à l'époque de sa naissance, les émiratis étaient encore nomades et avaient autre chose à faire que de noter les dates de naissance).

 

Sheikh Qasr était l'émir de Ras al Khaïmah, l'émirat le plus au Nord des EAU. Il occupait ce poste depuis 1948, 62 ans de règne, et il était le souverain le plus vieux au monde.

 

A l'annonce de sa mort, Ras al Khaïmah a décrété 40 jours de deuil, dont une semaine où les administrations sont fermées. Deuil, cela signifie que tous les évènements festifs sont interdits, que les drapeaux sont en berne, que l'alcool est interdit, que les radios cessent d'émettre leur programme habituel pour diffuser des versets du Coran, et que la musique est interdite dans les lieux publics.

 

Abu Dhabi et Dubaï ont de leur côté décrété 7 jours de deuil, sans jour férié. Des exceptions sont également faites pour la musique dans les bars et les boîtes, ainsi que pour l'alcool, pour des raisons économiques. Mais les radios ont quand même cessé d'émettre, et à la place de ma radio pirate préférée, j'ai des versets du Coran, ce qui donne quand même moins la pêche le matin, reconnaissons-le.

 

Le prince héritier de Ras al Khaïmah, son fils, a pris la succession du regretté Sheikh Saqr, qui pourra enfin se reposer après 62 ans de cotisation pour la caisse des retraites...

dimanche 24 octobre 2010

Petit lexique des expressions courantes aux EAU

Même si tout le monde parle anglais, il y a quelques expressions arabes incontournables qu'il faut connaître.


Salaam ou'aleikoum (transcription approximative)

Ca veut dire "la paix soit sur toi", et les musulmans du monde entier l'utilisent pour se dire bonjour. Dire bonjour est très important dans la culture bédouine, et il faut toujours prendre le temps de dire les politesses d'usage avant d'entamer le vif du sujet.

Ca donne à peu près ça (traduit) :

- Salaam ou'aleikoum !

- Ou'aleikoum salam Habibi (voir ci-dessous) !

- Comment ça va ?

- Ca va, ca va, alhamdoulillah (variante locale de "Imothep")

- La famille ça va ?

- La famille ça va.

- Les affaires ça va ?

- Les affaires ça va.

- Le chameau ça va ?

- Le chameau ça va !

- Le cochon d'inde de ta soeur, ça va ?

- Alhamdoulillah, et toi la famille ça va ?

- ...

Et ça peut durer un bout de temps. C'est d'ailleurs de là que vient l'expression en français "faire des salamalecs", pour "parler beaucoup, tourner autour du pot".

 

***

Inch'allah et Alhamdoulillah :

Ces expressions veulent dire "Si Dieu le veut" et "Grâce à Dieu", et elles s'utilisent véritablement dans toutes les phrases phrases. Elles expriment l'idée que malgré tout ce que l'on peut faire, rien ne se fait sans la volonté d'Allah.

On utilise donc Inch'allah pour tous les évènements futurs et Hamdoulillah pour tout ce qui est passé. Mais attention, Inch'allah dans le monde du travail peut aussi vouloir dire que votre interlocuteur n'a pas grand chose à carrer de ce que vous lui demandez, et exprime du coup une grande incertitude.

 

Exemple ; J'ai trouvé un boulot Al Hamdoulillah, du coup j'aurais ma retraite en 2057 inch'allah.

 

***

Habibi

Ca veut dire "mon chéri" mais les arabes l'utilisent comme surnom entre amis.

 

Sur ces belles paroles, Habibi, j'ai déjà écrit pas mal de bêtises Hamdoulillah, donc je vais vous souhaiter une bonne nuit et je vous dis à bientôt Inch'allah !

mercredi 20 octobre 2010

Jebel Shams II : les explications

Concernant cette fameuse ascension du Jebel Shams, la vidéo ne montre pas tout. Reprenons donc tout du début...
ptit-dej.jpg
Alors que le week-end s'annonçait désoeuvré (ça fait du bien un petit week-end comme ça de temps en temps), la motivation tomba sur nous comme la rosée sur une matinée de printemps. Ni une, ni deux, un jour et demi avant le week-end, nous avons décidé avec Charlie de partir grimper ce Jebel Shams qui nous était resté en travers de la gorge.

Le temps de rassembler toutes les affaires en sortant du boulot le jeudi soir (nous avions fait les courses la veille), et nous voila parti en direction d'Oman, autour de 20h30.
Le temps de manger sur la route (un repas très équilibré composé de pain de campagne, d'un steak 100% pur boeuf, de légumes, et de pommes de terre frites, en d'autres termes un fast food chez Burger King), d'atteindre la frontière, de passer tous les contrôles à la douane, et il est déjà minuit lorsque nous arrivons en Oman. 
 
Nous avons roulé encore une grosse heure, pour finalement quitter la route par une petite piste de sable. Un petit kilomètre nous amène au milieu du désert omanais, un désert de sable entièrement plat, orné de quelques acacias qui se battent pour survivre. Nous passons la nuit à la belle étoile, sous un ciel scintillant et paisible. 
6h30, le soleil déjà haut nous réveille de ses doux rayons qui chauffent déjà sacrément l'atmosphère. Un petit café au réchaud, et nous repartons pour les 3h00 de route qu'il nous reste pour atteindre le départ de la randonnée. 
 
mon-pote-percno.jpgNous mangeons rapidement et partons de 1700 mètres d'altitude pour notre objectif ; le sommet le plus haut du Moyen-Orient à 3000 mètres.
Nous emmenons avec nous des sacs peu légers ; 20 litres d'eau, la nourriture pour 2 repas et un petit dej, un réchaud et les casseroles qui vont avec, la tente, les affaires de camping, des vêtements chauds pour le soir et des affaires de rechange... bref, un certain poids.
La montée au milieu des pierres découpées par le vent et hyper abrasives, avec un temps menaçant et les vautours percnoptères qui tournent autour de nous, s'est révélée être dure... très dure. Malgré une condition physique hors-norme (voila que mes chevilles enflent encore), on en a sacrément bavé.
Après 6h d'ascension, nous atteignons finalement le sommet, quelques instants avant le coucher du soleil. Mauvaise surprise au sommet, il n'y a pas d'endroit pour planter la tente. Rien qu'un pierrier géant, et des cailloux à perte de vue. A bout de forces, nous avons creusé entre les racines d'un arbre pour nous créer un petit endroit où dormir. Nous avons balancé la tente entre les racines et sous les branches, pour un résultat finalement assez satisfaisant.
tente.jpgUn petit feu de camp, un bon repas, et nous dormions à point fermés à 21h30.
 
Au réveil, le spectacle est magnifique et vaut toutes les peines du monde ; 1800 mètres de falaise, et rien d'autre que les oiseaux, les cailloux et nous.
 
Le retour a été beaucoup plus facile ; nous avons pris une autre route, qui traverse une base militaire omanaise. Un Omanais nous a pris à l'arrière de son camion pour une petite dizaine de minutes, ce qui nous a épargné une bonne heure de marche. En tout, 2h30 nous auront suffit à descendre.
 
6 heures de route plus tard, nous rentrons à Abu Dhabi, fatigués, mais terriblement heureux d'avoir atteint le sommet. Cela dit, de là-haut, on voyait un autre sommet au bord d'une falaise qui avait l'air sympa aussi... Pour la prochaine fois ?

dimanche 17 octobre 2010

Jebel Shams II : le film

Le film que vous attendiez tous est enfin sorti, pour votre plus grand bonheur, je n'en doute pas !
Je vous parlerai des details de cette expedition dans le prochain article.

mardi 12 octobre 2010

Jebel Shams II : le retour

 

Depuis l'échec du Jebel Shams I, la vision du sommet omanais me contemplant de son air narquois revenait me hanter dans mes rêves. Nous avions échoué dans notre tentative (peu préparée il est vrai) d'ascension, et ce sommet ne pouvait rester ainsi invaincu. Il fallait faire quelque chose...

 

L'occasion se présentant le week-end dernier, nous avons décidé avec Charlie (mon colloc) de repartir à la charge, sans plus de préparation, mais avec davantage de détermination et surtout le goût amer de la revanche inassouvie dans la bouche.

 

Voici la bande annonce de cette fabuleuse aventure, à paraître très bientôt en VHS et DVD (vous noterez qu'à la fin de la bande-annonce, le suspense reste entier quand à la réussite ou non de cette tentative...).

 

 

 

samedi 9 octobre 2010

... mais rien qu'un petit air.

(Pour comprendre cet article, il vaut mieux lire l'article précédent, sinon on ne comprend rien et après on est énervé....)


Malgré tout, il y a entre la France du XVIIIe et les Emirats arabes unis d'aujourd'hui quelques différences fondamentales, qui font que le pays ne risque que très très peu une révolution. Et heureusement d'ailleurs ! 
  • Tout d'abord, le "Tiers-Etat" n'est pas dans son pays. En ce sens, les Indiens et les Pakistanais ne sont que peu concernés par l'avenir du pays, on pourrait même dire qu'ils s'en tamponnent l'oreille avec une babouche. Ce pays n'est pas le leur et peu de gens sont près à risquer leur liberté ou leur vie pour un pays qui n'est pas le sien. Et ils sont toujours libres de retourner dans leur pays d'origine.

 

  • Ensuite, les conditions de vie aux Emirats arabes unis, aussi peu drôles qu'elles soient, sont meilleures que dans leur pays d'origine ; c'est d'ailleurs pour cette raison précise qu'ils sont venus ici. Avec leur maigre salaire des Emirats, ils peuvent quand même faire vivre leur famille entière en Inde et au Pakistan. Donc ils ne se plaignent pas, car ils savent que cela pourrait être pire.

 

  • Enfin, les Emiratis sont parfaitement conscients des dangers qu'ils encourent, et surveillent de très près le niveau de mécontentement du Tiers-Etat. Lors de la crise financière de Dubaï, certains ouvriers n'ont pas été payés par leur entreprise, et ont manifesté dans les rues. C'étaient les premières manifestations publiques de l'histoire des EAU. Immédiatement, une loi a été passée obligeant les entreprises à payer les salaires des ouvriers un mois à l'avance sur un compte d'une banque gouvernementale, pour garantir que les salaires soient en effet versés.  Les Emiratis veillent également à garder un niveau de chômage très bas, en renvoyant les chômeurs dans leur pays d'origine s'il le faut, de sorte à garder une quantité très faible de population mécontente. 

 

En gros, les Emiratis manient admirablement bien une répression sévère et une certaine "acceptabilité" des conditions de vie des travailleurs.

 

Pour l'instant, aucun signe de mécontentement ou de soulèvement, même le plus léger. Pour l'instant aussi, l'argent coule à flot, et la croissance économique est au rendez-vous. Pour l'instant toujours, les Indiens et Pakistanais trouvent aux Emirats arabes unis des meilleures conditions de vie et des salaires bien plus haut que chez eux. Pour l'instant enfin, les Emiratis ont une police performante en matière de contrôle, de surveillance et de répression. Donc aucune chance de révolution... pour l'instant.

 

Et dans 30 ans, quand des Indiens seront nés aux Emirats et considéreront ce pays comme le leur ? Et dans 50, quand le pétrole commencera enfin à se faire rare (inch'allah) ? Et qui sait ce qui peut se passer jusque là ? Qui sait, peut être que 1789 n'est pas si loin...

mardi 5 octobre 2010

Comme un petit air...

Les inégalités sociales sont très très grandes aux Emirats arabes unis. Et ce n'est rien de le dire. 
Pour mieux se rendre compte de ce que ça représente vraiment, je vais vous détailler les classes sociales aux Emirats.
 
La noblesse
Ce sont les Emiratis, et les ressortissants des pays du GCC.
Ils sont riches, ils détiennent tous les pouvoirs et sont complètement au-dessus des lois. Personne ne peut imaginer un jour gagner un procès contre un Emirati par exemple.
 
Ce pouvoir, ils ne le doivent qu'à leur naissance ; ils sont nés Emiratis, le resteront toute leur vie, et ils sont donc assurés de ne jamais manquer de rien toute leur vie durant. Ce sont les autres classes sociales qui travaillent pour eux, et le gouvernement qui leur fournit tout ce dont ils ont besoin.
Enfin, ils méprisent complètement les Indiens et les Pakistanais, qu'ils considèrent comme leurs serviteurs.
Ils représentent environ 10% de la population des Emirats.
 
Le "clergé"
Le clergé représente environ 10 % de la population également. Il s'agit des expatriés occidentaux.


Ils sont riches, pas autant que la noblesse, mais suffisamment pour mener une vie confortable vivre dans un certain luxe. Ils n'ont pas le pouvoir, car ils ne sont pas nés Emiratis, mais ils détiennent une autorité non négligeable ; ils ont un savoir-faire que la noblesse n'a pas.
Grâce à ce savoir-faire technique, ils sont très liés à la noblesse, de laquelle ils tirent leurs revenus. Le clergé et la noblesse sont très dépendants les uns des autres ; les premiers ont le pouvoir et l'argent, les seconds ont le savoir-faire et font tourner le pays.
 
On peut presque distinguer le haut-clergé du bas-clergé. Alors que le haut-clergé fricote plutôt avec la noblesse, le bas-clergé travaille avec les Indiens et les Pakistanais. Sans toutefois partager leur condition (ils font toujours partie du clergé quand même), ils sont sûrement plus sensibles à leur cause, et montrent d'avantage de respect pour eux.
 
En photo, le clergé se déguise en noblesse.

Le Tiers-Etat
Eux représentent 80 % de la population. Peu payés, peu ou pas du tout considérés par la noblesse et le clergé, vivant dans des conditions souvent proches du déplorable, ils sont la masse énorme qui fait véritablement tourner le pays. Ils sont les serviteurs de la noblesse. 
 
Le Tiers Etat, ce sont les ouvriers indiens, les chauffeurs pakistanais, les "maid" (bonnes) indonésiennes, les prostituées philippines, les restaurateurs bangladeshis, bref, l'immense masse des petites mains qui sont indispensables au bon fonctionnement du pays, et qui assure les métiers que les Emiratis ne feraient pour rien au monde.
 
 
Mais dites-moi, ça ne vous rappelle rien ? Si ? (Si la réponse est non, je vous conseille sérieusement de relire l'Histoire de France pour les Nuls, entre la page 1700 et 1789). 
Malgré tout, il y a entre la France du XVIIIe et les Emirats arabes unis d'aujourd'hui quelques différences fondamentales, qui font que le pays ne risque que très peu une révolution. Lesquelles ? Vous le saurez en lisant le prochain article à paraître sur ce blog, dans quelques jours (comme ça, si d'ici là il y a une révolution, ça me laisse le temps de changer mon analyse).
 
Retrouvez cet article (en fouillant un peu) sur le site Tout sur les Emirats arabes unis.

dimanche 3 octobre 2010

Prochain article

Je sais que vous attendez tous avec impatience les articles de ce blog. Que sans eux, vous vous sentez petits et insignifiants, et que lire les articles magnifiques de ce blog est devenu votre raison de vivre. Je comprends...

Du coup, pour vous aider à mieux vivre l'attente insupportable du prochain article, j'ai mis une petite rubrique sur la droite qui vous indique pour quel jour est prévu le prochain article. Cette date est assortie du traditionnel "inch'allah", dont je détaillerai l'usage et l'utilité dans un de mes prochains billets !

mardi 28 septembre 2010

Répartition des richesses

Reparlons un peu d'économie ("ah chouette alors !", dites-vous tous en coeur).

 

On a vu que les Emirats étaient très riches, grâce à l'exportation du pétrole. Mais comment d'un état très riche passe-t-on à une population riche ? Question intéressante de la répartition des richesses, et qui nous concerne aussi sous une forme différente.

 

Aux Emirats, l'état redistribue l'argent aux ressortissants émiratis sous plusieurs formes :

- un "RSA" d'environ 4000 ? par mois, avec ou sans travail

- un petite somme mensuelle pour les aider à louer ou s'acheter une voiture (parce qu'avec seulement 4000? par mois en plus d'un salaire, comment fait-on pour acheter une Porsche ?)

- une prime de mariage de 25000 $ et une villa offerte (et ça peut marcher jusqu'à 4 fois, puisqu'un homme peut se marier jusqu'à 4 fois, même si ça se raréfie de plus en plus)

- une prime pour chaque naissance d'enfant

- des soins entièrement gratuits, une éducation gratuite, des autoroutes gratuites et ce genre de choses.

 

En sachant qu'en plus, les Emiratis priment sur n'importe quelle autre candidature lorsqu'un poste est disponible, qu'on ne peut pas trop les virer puisque les entreprises ont des quotas à respecter, et que les revenus ne sont pas taxés aux Emirats, aussi hauts soient-ils, on imagine bien que la vie ne doit pas être facile pour les Emiratis.

 

Et cela a des conséquences assez dramatiques sur leur comportement ; les enfants ne vont plus à l'école, les jeunes ne veulent pas faire d'étude, et les adultes ne viennent au travail qu'un jour toutes les deux semaines. Eh oui, quand la vie est trop facile, et que d'autres peuvent bosser pour nous, on n'a pas envie d'en faire plus.

Résultat, ce sont les étrangers qui font tourner le pays, avec les dangers que cela peut avoir... Et surtout, les Emirats se retrouvent avec une population qui perd en compétences au fur et à mesure qu'elle gagne en richesse, et ce n'est jamais un bon signe pour l'avenir.


Que seront les Emirats arabes unis dans 30 ans, dans 50 ans, ou dans 100 ans ? Tellement difficile à dire que je n'ai même jamais entendu personne faire des prévisions à plus de 10 ou 15 ans sur le pays. Mais une chose est sûre ; ce sera très intéressant de suivre les évolutions de ce pays.

 

Si vous voulez en savoir plus sur l'économie du pays, allez faire un tour sur l'économie des Emirats arabes unis sur le très bon site (pas encore fini mais de plus en plus complet) Tout sur les Emirats arabes unis !

vendredi 24 septembre 2010

Surf de canapé

Depuis que je suis aux Emirats, je me suis mis au Couchsurfing, soit le "surf de canapé". 
Cette discipline sportive très intéressante consiste à prendre un canapé chez Ikéa, et à essayer de surfer en mer tout en tenant en équilibre sur le dessus du canapé. Cette activité assez technique est ultra dominée par les Suédois, qui, à défaut d'avoir de grosses vagues, ont beaucoup de canapés Ikéa...
 
Comme vous l'aurez sans doute deviné pour les plus malins (les autres, j'aurais tendance à me faire du souci), le couchsurfing n'est pas une discipline sportive. C'est une communauté qui consiste à ouvrir sa porte aux voyageurs pour les laisser dormir sur son canapé et à aller dormir sur le canapé des autres.
En gros, on s'inscrit sur un site en disant qu'on a un canapé qu'on n'utilise pas la nuit (ce qui est souvent le cas), et que si quelqu'un est de passage dans la région, il peut venir dormir quelques nuits sur notre canapé, gratuitement. En échange, quand on est en voyage, on bénéficie du réseau de CS (couschsurfing) et on peut dormir sur des canapés à peu près partout dans le monde.
 
Aujourd'hui, la communauté compte plus de 2,2 millions de membres sur les 5 continents (dont 200 000 en France bien qu'on la dise très individualiste), et chaque semaine, environ 20 000 nouvelles personnes viennent rejoindre la communauté.
Pourquoi, me direz-vous ? Simplement parce que quand on voyage, c'est toujours mieux de dormir chez des gens qui habitent dans le pays, gratuitement qui plus est, et qu'ainsi on perpétue la tradition millénaire de l'hospitalité aux voyageurs et qu'on contribue à construire un monde meilleur, bâti sur la confiance et les respect des autres... ah, c'est beau ! N'empêche que je trouve ça quand même chouette qu'autant de personnes dans le monde soient prêtes à ouvrir leur porte à des étrangers, à les faire manger à leur table et à les héberger.
 
Mais je vois venir d'ici les questions pressantes des mères de famille et grands-mères peu rassurées ; "Mais que faire si la personne que tu accueilles est un violeur-tueur en série-évadé de prison-terroriste-agent de la CIA-boxeur d'Al Qaïda ?". Il est vrai que le risque est fort, j'ai croisé quelqu'un répondant à cette description encore pas plus tard qu'hier soir. 
Couchsurfers.jpg
Sinon, il y a aussi un système de référence, où dès qu'on héberge ou qu'on va chez quelqu'un via CS, on laisse une référence positive si ça c'est bien passé (soit dans 99,7% des cas d'après les statistiques du site). Ainsi, si on accueille quelqu'un qui a déjà plusieurs références positives, on ne risque pas grand chose. Et puis, on n'est jamais obligé d'accepter quelqu'un.
 
Pour moi, c'est une expérience géniale. Chaque voyageur qui arrive à l'appartement arrive avec une histoire, plein de récits de voyages, des anecdotes sur sa culture, et amène son regard sur Abu Dhabi et les Emirats. Pour l'instant, on a hébergé un Singapourien, deux Allemandes, un Canadien (de la belle Province, plus précisément), une Autrichienne, un Norvégien, un Français et un Australien, et d'autres sont encore prévus pour les semaines à venir (en photo avec le Norvégien et les deux Allemandes sur la plage de l'Emirates Palace).
 
Et si finalement, c'était un moyen d'apporter une petite contribution à un monde meilleur, moins individualiste et plus tourné vers les autres ?

lundi 20 septembre 2010

Wadi paradis

Le nouvel ordinateur fonctionne, les bourdons bourdonnent et la température commence à baisser à Abu Dhabi, donc tout va pour le mieux.
 
Wadi-Campement.jpgLe week-end de l'Eïd el Fitr, nous avons profité du/des jours fériés (ça dépend des entreprises) pour partir faire un petit tour en Oman, pays réputé pour son calme, ses montagnes, ses wadis enchanteurs, ses chèvres et ses ratons-laveurs.
Plus le temps passe et plus nous apprécions ce pays qui, à cause de ressources plus faibles en pétrole, s'est moins développé et a du coup conservé une partie de son authenticité. On apprécie aussi beaucoup parce qu'il y a des montagnes, ce qui manque cruellement autour d'Abu Dhabi, et qu'il y fait bien plus frais qu'aux Emirats en été.
 
On repart donc avec la troupe de romanos habituelle, soit 11 Abu Dhabiens, 2 VIE Omanais retrouvés sur place et un couple de Français ramassés sur la route, des gros 4*4 (pas top pour l'environnement, mais absolument indispensables dans les pistes caillouteuses des montagnes omanaises), des tentes,
 
des pâtes et de quoi faire un barbecue du feu de dieu, pour un petit week-end fort sympathique.
Wadi-Paradis.jpg
 
L'attraction principale du week-end était sans doute le Wadi Damm (parce que les randos au bord des falaises avec un panorama à couper le souffle, ça commence à devenir routinier voyez-vous !).
 
Un wadi, c'est une rivière de montagne, souvent rocailleuse et coincée entre deux falaises, à sec une partie de l'année, et qui peut se remplir très vite en cas de pluie. En ce moment, la plupart des wadis sont désespérément secs, ce qui nous a conduit le premier matin à nous baigner dans une flaque d'eau qui devait être aussi profonde que l'estomac d'un dromadaire (ce qui est quand même assez profond, mais cependant pas énorme pour se baigner).
 
Wadi-groupe.jpgPar chance, il restait de l'eau dans le Wadi Damm. Situé par très loin d'une très ancienne route commerciale et d'une nécropole du IIIe millénaire av JC, dont on peut encore admirer certaines tombes aujourd'hui, le Wadi Damm abrite un véritable petit coin de paradis. 
 
Après avoir serpenté dans la caillasse une petite heure (en tongues pour certains), nous arrivons à une piscine entourée par un coin de verdure semblant surgi de nulle part au milieu d'un décor aride et rocailleux. L'eau est fraiche et c'est un vrai bonheur de sauter, plonger, faire les zouaves dans un cadre aussi merveilleux quand la température extérieure frôle les 40°C.
 
Une partie des VIE, qui avait le dimanche férié, a continué le week-end jusqu'à Sur, vers une plage avec des tortues, mais j'ai malheureusement du rentrer, pour cause de "Il faut bosser dimanche". Ce sera sûrement pour une prochaine fois...
Oman-031.jpg

dimanche 12 septembre 2010

Avis de décès

J'ai la tristesse de vous annoncer qu'après exactement 4 ans de bons et loyaux services, mon ordinateur est grièvement décédé. Après avoir montré des signes tangents de vieillissement, et son asthme étant devenu trop gênant, il s'est éteint (mais sans espoir de se rallumer) dans la nuit de jeudi à vendredi. Paix à ses composants...


Tout ça pour dire, que si vous ne voyez pas d'articles sur ce blog dans les prochains jours, c'est normal. Pareil si vous ne voyez pas sur skype ou si je réponds moins vite à mes mails. Je garde un accès à internet du bureau, et via l'ordi de mon colloc. En cas d'urgence (ou si je vous manque vraiment trop), vous pouvez toujours m'envoyer un sms ou m'appeler au +971(0)8182915 (mon portable).

Le temps que je rachète une nouvelle machine, et je serai à nouveau derrière le clavier pour de nouvelles aventures passionnantes.

vendredi 10 septembre 2010

La vie VIE

Un des facteurs qui fait qu'on s'intègre très vite à Abu Dhabi, c'est la communauté VIE (volontariat international en entreprise).
En effet, directement après mon arrivée, j'ai connu toute la troupe de VIE d'Abu Dhabi, qui sont une cinquantaine. Une grosse vague est arrivée en même temps que moi, à quelques mois près, ce qui faisait un bon groupe de jeunes, aux Emirats pour une durée limitée, qui ne connaissent personne en arrivant, et avec à peu près les mêmes envies de découverte, de voyages et d'activités. Et heureusement qu'ils sont là, parce que les jeunes européens de moins de 30 ans, et à plus forte raison les Français, ne courent pas les rues d'Abu Dhabi, qui reste une ville très familiale (bien plus que Dubaï, beaucoup plus jeune).
 
 Du coup, on est un bon groupe avec un noyau d'une grosse vingtaine de personnes, et avec qui je passe la plupart de mes week-ends et de mes soirées. Parmi les évènements qui ponctuent ma vie Abu Dhabienne ;
 
Les soirées : elles sont l'occasion de voir tout le monde, y compris ceux qu'on connaît un peu moins, et d'intégrer les nouveaux VIE fraîchement arrivés. Elles sont souvent à thème, puisqu'il n'est pas cher d'acheter ou de se confectionner un déguisement à Abu Dhabi, ce qui donne lieu à des photos sympas (à gauche, Charlie et moi en habits traditionnels Emiratiset Qatari).
 
Le football : forcément, s'il y a un groupe suffisamment nombreux et suffisamment d'hommes dans le groupe (ce qui est souvent le cas aux Emirats), ils vont tôt ou tard se retrouver autour d'un ballon pour courir comme des dératés (surprenant comportement que je ne m'explique pas encore très bien). Heureusement, il y a plusieurs terrains de foot en salle à Abu Dhabi, dont un en herbe synthétique, ce qui nous permet de se retrouver une à deux fois par semaine pour taper dans le ballon.
 
Les week-ends : avec l'été, les activités du week-end sont un peu plus limitées. Dur d'être en extérieur. On se contente donc des foot en salle, des soirées, ou des parcs d'attraction aquatiques à Dubaï, où l'eau est refroidie, ce qui nous permet de se la couler douce sur des bouées gonflables sans avoir trop chaud. Il faut grimper un peu en altitude (donc en Oman) pour trouver des températures acceptables et surtout se défaire de cette humidité moite qui vous trempe dès que vous sortez à Abu Dhabi.
On attend avec impatience le retour de l'hiver (en octobre inch'allah) pour pouvoir refaire les sorties camping dans le désert, les après-midi à lézarder sur les plages d'Abu Dhabi, pouvoir se baigner enfin dans la mer du Golfe Persique (beaucoup trop chaude en ce moment), retourner voir les dauphins à Musandam et refaire du sport dehors.

 
Les chinois de l'entente : Un rendez-vous traditionnel quasi-hebdomadaire. Du fait qu'on a un grand appartement (et un lave-vaisselle), on organise un petite repas à l'entente cordiale quasiment toutes les semaines, sous le patronage de René Coty et de Sa Très Grâcieuse Majesté Elizabeth II (en photo). On commande un chinois, et on en profite pour échanger les photos du week-end passé, et organiser (dans des proportions toutes relatives, l'organisation n'étant pas la spécialité locale) le week-end d'après.
 
Ajoutez à cela des squash (la salle est en face de mon immeuble), quelques autres activités sympathiques (quad, karting, jet ski, kitesurf, piscines, matchs de foot, petite bière dans un bar, et petit resto pakistanais... ah et le boulot aussi, quand même !) et vous obtenez une petite vie bien agréable, mais qui ne laisse pas beaucoup de temps pour écrire des articles de blog, par exemple... Et ce sera encore pire en hiver, quand il fera entre 20 et 25°C et qu'il faudra être tout le temps dehors (ah, la vie n'est pas facile quand même...).

mercredi 8 septembre 2010

Eid el Fitr

Demain c'est la fin du Ramadan, et donc c'est la fête aux Emirats.

Pour cette occasion (appelée Eid el Fitr), des jours fériés (de 1 à 5) sont accordés. Mais comme à chaque fin de Ramadan, une petite scène rend fou les occidentaux qui aimeraient bien pouvoir s'organiser pour partir en week-end.

En effet, personne ne sait quand exactement vont tomber ces jours fériés. Tout dépend du Comité de visionnage de la lune, qui doit voir la nouvelle lune pour pouvoir déclarer la fin du Ramadan.

 

On le sait donc au dernier moment, les responsables religieux faisant tout pour préserver le suspense.

 

Après, pour les jours fériés, le public en prend généralement 5 ou 6, et les boîtes privées font un peu ce qu'elle veulent. Sur la dizaine de boîtes qui embauchent des VIE aux Emirats, pas une qui fait la même chose !

Pour ma part, j'ai eu mon mercredi et mon jeudi, et même si je l'ai appris la veille au soir, ça fait une bonne surprise.

dimanche 5 septembre 2010

Trois jours au Liban

liban-fine-equipe.JPGCe blog prend du retard... Déjà 6 jours sans articles, ça ne va pas du tout. On mettra ça sur le compte du Ramadan (et surtout de la quantité incommensurable de soirées, jeux, sports, glandouille travail qui m'a occupé ces derniers temps). Rassurez-vous, j'ai encore moult articles à écrire sur tout un tas de choses qui ne manqueront pas de vous passionner. 
 
Bien que ça commence à remonter un petit peu, un petit week-end du mois d'août vaut quand même la peine qu'on revienne dessus ; pendant trois jours, je suis parti visiter le Liban, accompagné de Charlie, l'anglais qui me sert de colloc et de 3 copines, Amanda, Marie et Servane (la fine équipe en photo).
 
Mon impression générale, c'est que le Liban est un pays fabuleux, encore très marqué par les nombreuses guerres qui ont marqué son histoire récente, et que les Libanais ont un formidable sens de l'accueil. Bien conseillés par des collègues Libanais, nous avons fait pêle-mêle :
 
Beyrouth
liban-beyrouth.JPGLa première chose qui marque à Beyrouth, ce sont les militaires lourdement armés, les chars et les check-point en barbelés à chaque coin de rue. On sent que les tensions sont vives ; c'est vrai qu'entre le Hezbollah, la Syrie et Israël (qu'ils appellent la Palestine puisqu'ils n'ont jamais reconnu l'état d'Israël), ils ont été gâtés.
De nombreux immeubles en ville portent encore des traces de balles ou d'obus, certains sont à moitié détruits. Malgré tout, Beyrouth se reconstruit, et chaque année qui passe rend la ville plus jolie. Le front de mer et le centre-ville ont été complètement refaits pour un résultat très convaincant ; le centre-ville a un petit air de Paris.

Mais Beyrouth est surtout célèbre pour sa vie nocturne endiablée, que l'on s'est empressé de tester (à des fins culturelles naturellement) en allant au Beyroof, une boîte de nuit sur le toit d'un immeuble, où on peut faire la fête tout en profitant d'un panorama exceptionnel sur toute la ville.
 
Grottes de Jeita
Les grottes de Jeita ont été découvertes un peu par hasard au XIXe siècle, mais la partie supérieure n'a été découverte et explorée que dans les années 60.
Aujourd'hui, on peut visiter la partie inférieure des grottes par un petit tour en bateau sur la rivière souterraine, et la partie supérieure à pied sec. Au final, ce sont plus de 8 kilomètres de galeries qui serpentent sous terre, et dont seule une infîme partie est ouverte au public. Les stalagtites et stalagmites pavent les murs de salles qui atteignent les 60 mètres de hauteur. Bref, c'est fabuleux.

Malheureusement, les photos y sont interdites (on ne sait pas bien pourquoi d'ailleurs), donc je n'ai pas de photos à moi. Mais je vous invite à cliquer sur ce lien pour avoir un petit aperçu.
 
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Junieh et son panorama
"J'aime les panoramas", aurait dit en son temps un philosophe dont j'ai oublié le nom.
 
Junieh permet d'avoir une bonne vue de ce qu'est la côte libanaise ; une ville en continu coincée entre la mer et les montagnes, où l'ambiance est plus proche de celle d'une distribution de nourriture en Somalie que celle des grands lacs canadiens... en deux mots, c'est le bazar le plus complet.
 
On retrouve très bien ce bazar sur les routes ; autant aux Emirats ils ne conduisent pas bien, mais ils n'arrivent pas à la cheville des Libanais. Des épaves d'un autre âge (un bel exemple en photo) occupe chaque mètre carré de route, en ne tenant aucun compte des signalisations quelle qu'elles soient (feux, stops, et sens interdits sont joyeusement ignorés).
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Byblos
On dit de Byblos que c'est la ville qui est restée peuplée en continu le plus longtemps au monde. En effet, elle est peuplée depuis environ 7000 ans !
 
Sur le site archéologique en bord de mer cohabitent un mur phénicien de 3000 av JC (à droite sur la photo), des obélisques égyptiens, des temples grecs et romains, un fort croisé et le tombeau d'Abi Chemou (dont on se demande bien qui c'est). Assez impressionnant de voir toutes les couches empilées les unes sur les autres, et de contempler autant de tranches d'histoire d'un seul coup ; tellement de choses se sont passées ici...
 
Le reste
On avait aussi prévu d'aller à Baalbeck, mais quelques problèmes d'ordre intestinaux nous ont finalement empêché d'aller là-bas. Résultat, il va falloir y retourner (oh zut !), sûrement en décembre, histoire d'aller voir tout ce qu'on n'a pas eu le temps de faire.
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lundi 30 août 2010

Ramadan, ramadan

7h37 : mon réveil sonne. On pourrait s'interroger sur le pourquoi du réveil à 7h37. La réponse est simple, c'est l'heure la plus tardive possible qui me permet de me réveiller, de prendre mon petit déjeuner, et d'arriver au boulot quelques minutes avant mon patron, soit aux alentours de 8h27. "Habile", diront certains, mais ça ne marche pas tous les jours. Peu honnête, diront d'autres, mais que celui qui n'a jamais mis sont réveil à 7h37 me jette la première pierre...
 
Comme tous les matins, je me lève et découvre avec émerveillement la vue de ma fenêtre, qui, malgré les brumes du matin dans mes yeux qui me donnent l'impression d'un paysage de Bretagne un soir de novembre alors qu'il n'y a pas un nuage, me donne le sourire (où ce qui ressemble à un sourire).
Mais ce matin-là, pas de jus de pamplemousse et de petit-déjeuner, parce que, qu'on se le dise, aujourd'hui, je fais ramadan. Le soleil étant levé (depuis bien plus tôt que 7h37, lui), pas le droit de boire ou de manger jusqu'au coucher du soleil.
 
La journée se passe au boulot, classique, mais avec la gorge sèche. C'est la principale difficulté du ramadan, ne pas boire. Avec la clim qui assèche l'air à l'intérieur, on a vite le gosier desséché. Et encore, je travaille en intérieur, mais je n'ose pas imaginer la difficulté pour les ouvriers qui bossent sur les chantiers de construction et transpirent toute la journée...

Finalement, le soleil se couche assez vite. L'iftar, moment où le muezzin se met à chanter pour officialiser la disparition de l'astre solaire, arrive vers 18h50, moment où tout le monde se rue sur la nourriture, laissant les rues et les magasins déserts comme jamais (c'est du coup le moment que choisissent les occidentaux pour aller faire leurs courses peinards). 
 
burger-king-ramadan-kareem.jpgUne journée de ramadan, ce n'est pas si difficile que ça, et les mauvaises langues diront même que ça fait un peu fillette de ne faire qu'une journée, surtout quand j'ai à côté de mois des millions de musulmans qui le font tous les jours depuis déjà 3 semaines. Mais ça a quelques inconvénients :
  • Déjà, c'est fatiguant. Pour que le jeûne soit moins difficile, les musulmans se couchent le plus tard possible, pour pouvoir manger le plus tard possible. Ils se couchent donc vers 5h du matin, et je vous laisse imaginer leur état de fatigue lorsqu'ils arrivent au travail. Ne pas manger, ça fatigue aussi, et du coup, ils font souvent la sieste en rentrant du boulot et jusqu'à l'Iftar. 
  • Ensuite, ça rend quasiment impossible la pratique du sport (dur de courir sans boire). Et vu qu'on profite du ramadan pour faire davantage de sport (squash et football en intérieur principalement), ce serait dommage de casser cet élan en faisant davantage le ramadan. 
  • Enfin, ce n'est pas très bon pour la santé. L'immense majorité des musulmans prend du poids pendant le ramadan, et pas qu'un peu. En effet, manger gras et sucré (comme en témoignent les pubs pour les fast food), seulement le soir, ce n'est pas le meilleur rythme alimentaire. 
Mais il y a aussi des avantages certains, surtout quand on ne fait pas le ramadan :
  • On sort plus tôt du boulot. Puisqu'on fait la journée en continu, les horaires sont aménagés. Le boulot finit à 15 h à EDF, 14h le jeudi, un peu plus tard pour les occidentaux. Et qu'est-ce que c'est agréable de sortir tôt ; ça permet de faire tout ce qu'on n'a pas le temps de faire d'habitude, comme du shopping, avoir un appartement propre et rangé (dans les limites du raisonnable, rassurez-vous), dormir plus...
  • La ville est déserte en journée, ce qui fait qu'on peut tranquillement aller faire ses courses, aller dans les parcs d'attraction aquatiques ou n'importe quel lieu public et se retrouver quasiment seul.
Le ramadan se terminera autour du 10 septembre, et ce sera l'Eïd el Fitr, moment de fête marqué par 2 jours fériés, et puis la vie Abu Dhabienne reprendra son cours normalement. Enfin, de manière normale pour les Emirats...