vendredi 24 septembre 2010

Surf de canapé

Depuis que je suis aux Emirats, je me suis mis au Couchsurfing, soit le "surf de canapé". 
Cette discipline sportive très intéressante consiste à prendre un canapé chez Ikéa, et à essayer de surfer en mer tout en tenant en équilibre sur le dessus du canapé. Cette activité assez technique est ultra dominée par les Suédois, qui, à défaut d'avoir de grosses vagues, ont beaucoup de canapés Ikéa...
 
Comme vous l'aurez sans doute deviné pour les plus malins (les autres, j'aurais tendance à me faire du souci), le couchsurfing n'est pas une discipline sportive. C'est une communauté qui consiste à ouvrir sa porte aux voyageurs pour les laisser dormir sur son canapé et à aller dormir sur le canapé des autres.
En gros, on s'inscrit sur un site en disant qu'on a un canapé qu'on n'utilise pas la nuit (ce qui est souvent le cas), et que si quelqu'un est de passage dans la région, il peut venir dormir quelques nuits sur notre canapé, gratuitement. En échange, quand on est en voyage, on bénéficie du réseau de CS (couschsurfing) et on peut dormir sur des canapés à peu près partout dans le monde.
 
Aujourd'hui, la communauté compte plus de 2,2 millions de membres sur les 5 continents (dont 200 000 en France bien qu'on la dise très individualiste), et chaque semaine, environ 20 000 nouvelles personnes viennent rejoindre la communauté.
Pourquoi, me direz-vous ? Simplement parce que quand on voyage, c'est toujours mieux de dormir chez des gens qui habitent dans le pays, gratuitement qui plus est, et qu'ainsi on perpétue la tradition millénaire de l'hospitalité aux voyageurs et qu'on contribue à construire un monde meilleur, bâti sur la confiance et les respect des autres... ah, c'est beau ! N'empêche que je trouve ça quand même chouette qu'autant de personnes dans le monde soient prêtes à ouvrir leur porte à des étrangers, à les faire manger à leur table et à les héberger.
 
Mais je vois venir d'ici les questions pressantes des mères de famille et grands-mères peu rassurées ; "Mais que faire si la personne que tu accueilles est un violeur-tueur en série-évadé de prison-terroriste-agent de la CIA-boxeur d'Al Qaïda ?". Il est vrai que le risque est fort, j'ai croisé quelqu'un répondant à cette description encore pas plus tard qu'hier soir. 
Couchsurfers.jpg
Sinon, il y a aussi un système de référence, où dès qu'on héberge ou qu'on va chez quelqu'un via CS, on laisse une référence positive si ça c'est bien passé (soit dans 99,7% des cas d'après les statistiques du site). Ainsi, si on accueille quelqu'un qui a déjà plusieurs références positives, on ne risque pas grand chose. Et puis, on n'est jamais obligé d'accepter quelqu'un.
 
Pour moi, c'est une expérience géniale. Chaque voyageur qui arrive à l'appartement arrive avec une histoire, plein de récits de voyages, des anecdotes sur sa culture, et amène son regard sur Abu Dhabi et les Emirats. Pour l'instant, on a hébergé un Singapourien, deux Allemandes, un Canadien (de la belle Province, plus précisément), une Autrichienne, un Norvégien, un Français et un Australien, et d'autres sont encore prévus pour les semaines à venir (en photo avec le Norvégien et les deux Allemandes sur la plage de l'Emirates Palace).
 
Et si finalement, c'était un moyen d'apporter une petite contribution à un monde meilleur, moins individualiste et plus tourné vers les autres ?

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