lundi 28 juin 2010

L'entente cordiale

22h30, je pousse la porte poussiéreuse d'une petite boutique qui ne l'est pas moins. Des monceaux de pièces métalliques que la rouille grignotte patiemment envahissent les murs de la petite pièce et mon champ de vision. Au milieu du fourbi de ce petit cagibi, un petit homme tranquillement me dévisage sans piper mot.

Après les quelques secondes nécessaires pour remarquer sa présence, je lui demande s'il peut faire un double de clé ; rien dans la boutique ne laisse présager un quelconque domaine de spécialisation. Toujours sans dire un mot, il tend la main, attendant l'objet en question. Je lui donne la clé de chez moi, il l'examine longuement sous toutes les coutures, puis me la rend et hoche la tête.

- "Parfait, lui dis-je, j'en aurais besoin de 3."

- "Trois ?" me répond-il, prononçant ainsi ses premiers mots (en fait, avec l'accent Pakistanais, ça donne Tree en roulant le r...)

J'acquièsce et il se met à l'ouvrage. Sans modèle. Trois tours de tour, trois patrons de clé, trois coups de lime, et voila mes doubles faits en 3 coups de cuiller à pot. Temps record ; 1'32" montre en main pour réaliser trois doubles de clé, et 22 dirhams (d'ailleurs, je me suis demandé plus tard comment 3 clés pouvaient faire 22 Dhs, mais ceci est une histoire plus mathématique).

 

J'étais sceptique sur la qualité des clés. Il s'avère qu'elles fonctionnent encore mieux que l'originale.

 

entente_cordiale.jpg

Quel rapport avec le titre de l'article ? Patience...

 

Si je suis allé faire des doubles de clés, c'est que je ne suis plus seul (enfin, avec le gecko) dans mon trop grand appartement. Ca fait maintenant une semaine que j'ai emménagé avec un ami, Charlie, que vous avez peut-être déjà croisé dans ce blog sous le surnom de "l'Anglais". En effet, il est Anglais, mais il a grandi en France, et parle français à la perfection. J'ai découvert au bout de 3 semaines que je le connaissais qu'il n'était pas français. Il est super sympa, et était intéressé par une collocation, c'est comme ça qu'il est venu.

C'est aussi pour ça qu'on a rebaptisé l'appartement "l'entente cordiale", du nom du célèbre accord qui a scellé l'amitié franco-anglaise en 1904.


Les inconvénients de vivre avec un anglais, même s'il est à moitié français, c'est qu'il ne faut lui accorder qu'une confiance limitée pour la cuisine, le sang de ses ancêtres influant parfois sur les recettes. Non, je plaisante, il aime le fromage et le saucisson, donc tout va bien. Il sera là pour un bout de temps, on ne sait pas trop combien de temps encore, inch'allah, on verra !

 

En photo, je vous mets Charlie (à droite) et moi (à gauche), nous serrant chaleureusement la main pour sceller l'évènement.

vendredi 25 juin 2010

"La saison chaude est finie...

... c'est la saison très chaude qui commence".
 
C'est ce que dit un petit proverbe Emirien, s'amusant du fait qu'il n'y aurait que 2 saison aux Emirats ; la saison chaude et la saison très chaude.
 
soleil.JPGEt c'est vrai que depuis quelques temps, il commence à faire vraiment très chaud et très humide.
Pour se rendre compte de ce que ça fait, faisons un petit test. Habillez-vous en costume, chemise à manches longues, chaussures fermées, veste, et cravate de préférence. Allez dans le hammam le plus proche (45°C, 90% d'humidité) et vous aurez à peu près les conditions qu'on a en ce moment.
 
Même le matin à 8 heures, il ne me faut pas plus de 50 mètres à pied dehors avant de mouiller la chemise.
La température a atteint 47°C à l'ombre il y a deux jours. Mais l'ombre, il y en a peu. En effet, le tropique du cancer passe dans les Emirats, ce qui signifie qu'autour du solstice d'été (soit pile en ce moment), le soleil est parfaitement au zénith au milieu de la journée. Donc il n'y a absolument pas d'ombre où se cacher.
L'humidité, la température élevée et l'absence d'ombre font qu'il est absolument impossible de rester dehors plus de 5 minutes en cette saison.
Même le soir, la température ne passe jamais en dessous des 30°C.
 
Résultat, on ne fait quasiment que des activités en intérieur, à peu près comme pendant les périodes de pluie en France.

mardi 22 juin 2010

Zéro de conduite

A l'occasion de mon premier accident de voiture, voilà l'occasion de faire un petit point sur la circulation aux Emirats.
 
Partons du fait divers. J'étais à une station service, moteur arrêté pour prendre de l'essence. Quand soudain, la voiture devant moi fait une marche arrière. 5 mètres... sans jeter un seul coup d'oeil dans le rétro, pour finalement m'emboutir le pare choc. Résultat ; un pare choc défoncé et deux heures de perdues. A chaque accident, il faut en effet appeler la police pour un constat, sinon, impossible de faire réparer la voiture.
 
Mais ce qui est étonnant, ce que je n'ai pas encore eu d'autres accidents jusque là. En effet, la conduite est plus un sport qu'autre chose aux Emirats, et les accidents sont très très courants.
 
trafi.JPGEn ville, les accidents ne sont pas très graves. Rien que de la tôle froissée dans la plupart des cas. Principaux responsables ; les taxis, qui conduisent comme en Inde ou au Pakistan ; comme des pieds. On se demande même parfois s'ils ne conduisent pas avec les pieds. Au moment de s'engager, ils peuvent savoir qu'ils n'ont pas la priorité, que l'autre voiture n'aura pas le temps de freiner, qu'eux n'auront pas le temps de passer, ils y vont quand même. Changements de files intempestifs, clignotant relégué au rang de décoration de Noël, freinages brusques et tardifs, tout y est.
Mais le plus dangereux, ce n'est pas ça. Ce sont les indiens qui traversent les routes (2 fois 4 voies de circulation à 80 km/h) à toute heure du jour et de la nuit, en courant, et même lorsqu'il y a beaucoup de circulation.
 
Sur l'autoroute, le danger est différent. Ce ne sont plus les taxis qui amènent du danger, mais les Emiratis, qui dans leurs gros 4*4, roulent à toute vitesse (200 km/h ou plus) et qui slaloment entre les voitures. Ils ne payent pas les PV, donc ils se permettent de passer à toute vitesse devant les radars. Et quand ça tape, ça fait mal.
Les Emirats détiennent un triste record en la matière : le plus gros accident du monde, un matin de brouillard, sur l'autoroute entre Abu Dhabi et Dubaï, en 2008. 235 voitures impliquées, pour (seulement) 6 morts.
Et les Indiens qui traversent ? Rassurez-vous, ils traversent aussi l'autoroute. Ca m'a valu une grosse frayeur il y a 2 semaines quand j'ai vu un Indien qui marchait tranquillement à 100 mètres devant moi, sur une autoroute de 2 fois 6 voies, quand je roulais à 140 km/h.
 
Cette négligence au volant est principalement dû à leur culture. De nombreux musulmans (surtout les indiens et les pakistanais) récitent une prière avant de prendre le volant, et sont ainsi "protégés". En plus de celà, ils sont convaincus que si Allah a décidé que leur heure était venue, ils ne pourront rien y faire. A l'inverse, si ce n'est pas encore le moment, alors ils ne risquent rien. Vous pouvez imaginer ce qu'une telle mentalité entraîne comme style de conduite...

samedi 19 juin 2010

Une ambiance vraiment internationale

Depuis le début, je ne vous parle sur ce blog que de folles sorties dans le désert, de dauphins et d'heures passées à lézarder au soleil ; mais tout n'est pas que paillettes et champagne.
 
edf-expat.JPGEn fait, ça ne reflète pas du tout la vraie vie que je mène ici, puisque depuis le début, c'est quand même le boulot qui me prend le plus de temps ; entre 10h et 11h par jour (parfois plus, rarement moins) plus exactement.
 
N'allons pas pleurer non plus, j'ai la chance de trouver mon boulot vraiment intéressant. Mais du coup, je vais essayer d'en parler un peu plus pour que vous puissiez vous imaginer ce que c'est de travailler aux Emirats.
 
EDF aux Emirats arabes unis, c'est 3 bureaux : le premier à Abu Dhabi, où je suis basé, un autre à Dubaï, et un troisième à Al Ain (ville dans le sud du pays, dans l'Emirat d'Abu Dhabi et à la frontière avec le Sultanat d'Oman). Je fais régulièrement des déplacement entre les 3 bureaux.
Au total, ça représente environ 90 personnes, dont seulement 6 agents EDF Français, le reste en contrat local. A part l'absence d'Emiratis (les Emiratis ne sont pas évidents à gérer au boulot), les employés EDF reflètent assez bien la population locale : une grande majorité d'Indiens, Pakistanais et Bengladeshis, des Philippins, des Indonésiens, des pays du Golfe (un Libanais, un Syrien) et quelques Européens (2 Anglais, 3 Roumains).
 
Dans le boulot, c'est le même mélange constant de cultures. Lorsque je fais des réunions avec le client, il n'est pas rare de se retrouver autour de la table avec un Egyptien, un Libanais, quelques Emiratis, un Indien, trois Pakistanais, deux Allemands, un Roumain et un Français.
Ca donne un mélange intéressant, et parfois amusant ; pour les accents anglais déjà, certains sont difficiles à comprendre (et les Français sont parmi les pires). Et puis pour certaines expressions ; j'ai un Libanais qui nous dit toujours "On a une pastèque" pour dire qu'on a un problème, et ma collègue roumaine qui nous sort en réunion avec des Emiratis "Ne soyons pas plus orthodoxes que le pape" pour dire "ne soyons pas trop pointilleux" ; succès garanti.
Parfois, ce mélange de culture n'est pas facile à gérer, mais la plupart du temps, c'est très constructif.
 
Et moi dans tout ça, qu'est ce que je fais chez EDF ? (C'est une question qui revient souvent, mais il est bon de laisser un peu de mystère). Un peu de tout finalement, c'est bien ça qui est intéressant : j'essaierai de vous en dire plus dans un prochain article !
(En photo, je vous ai mis le mâgnifique logo d'EDF Expatriés, où la symbolique est de dire qu'un jour, EDF dominera le monde...)

mercredi 16 juin 2010

Fous d'foot

Qui ne le sait pas ; en ce moment c'est la coupe du monde. Et vu que ça occupe quand même un bon nombre de mes soirées en ce moment, il fallait bien que j'en parle un peu.
 
Ici, aucun problème pour regarder la coupe du monde. Pensez, avec autant de gens qui viennent de partout dans le monde, à peu près tous les bars et tous les hôtels rediffusent l'intégralité des matchs.
A Dubaï, ils ont même installé une grande tente (climatisée, bien sûr), avec un écran géant sur la plage pour permettre à un grand nombre de suivre leur équipe nationale.
A chaque match, l'ambiance est très bonne et les supporters arborant drapeaux et maillots nationaux (de contrefaçon) ne manquent pas.
 
2010-afrique-du-sud-copie-1Et les Emiratis ? Jouer au foot en dish-dash ne doit pas être très pratique et je ne serais pas loin de mettre ma main à couper que personne ne connaît un seul joueur de foot des Emirats.  Malgré tout, il leur arrive de chausser les crampons, de retirer la dish dash pour aller taper dans la balle. Ils ont même une équipe nationale, qui s'est vaillamment défendu pendant les qualifications, mais qui s'est fait battre par la Corée du Nord (grande nation du football, comme chacun sait).
Pourtant, les Emiratis, et plus généralement les arabes du Golfe, sont fans de football. Vraiment fans. Ils ont un championnat local, dont le niveau doit être proche de celui de notre CFA-2, mais dont ils suivent tous les matchs dans les petits restaurants. Ils ont de très grands et très beaux stades, qui sont du coup à moitié vides. Le Qatar veut d'ailleurs profiter de ses jolis stades pour être candidat à l'organisation du mondial 2022.
 
Mais les Emiratis sont meilleurs quand ils font travailler les autres, et c'est pour ça que les clubs émiriens commencent à dépenser des sommes rondelettes pour faire venir des joueurs de renom. Fabio Cannavaro, champion du monde en titre, va donc venir jouer à Dubaï la saison prochaine. Dans le pays voisin, au Qatar, c'est Juninho, l'ancien Lyonnais, qui coule des jours paisibles et joue pour un club local.
Et du coup, ils sont également fans de ces joueurs quand ils jouent au mondial. Les Emirats sont même actionnaires de certains grands clubs anglais (le stade d'Arsenal s'appelle l'Emirates Stadium ; pas un hasard), et ont des partenariats avec de très grands clubs européens (la Juventus de Turin, Madrid ...).

Bref, le foot transcende les frontières, et ça m'impressionne toujours autant de voir que même au fin fond de l'Oman, les jeunes ont le maillot de Lionel Messi ou de Zidane (par contre, depuis Zidane, les ventes de maillot français ne trouvent plus beaucoup preneurs).
 
Je termine avec une petite blague, qui, paraît-il, est très populaire au Pérou, mais s'applique très bien aux Emirats :
Que fait un Emirati après avoir gagné la coupe du monde ?
Réponse : il éteint sa PlayStation !
(On va finir par pouvoir la faire avec les Français cette blague, si on continue comme ça ...)

lundi 14 juin 2010

J'ai un nouveau colloc

Depuis quelques temps déjà, j'ai un nouveau colloc dans mon (trop) grand appartement.

 

Il est arrivé il y a quelques semaines, sans trop prévenir ; je vais tâcher de vous le décrire un peu.


Il ne parle pas beaucoup, il est très discret. On pourrait presque dire que je ne l'avais pas remarqué au début s'il ne poussait pas la chansonnette le soir. Il a une manière assez étrange de chanter, mais on finit par trouver ça plaisant.

Dans la vie, il ne travaille pas ; du coup il reste le plus clair de ses journées à l'appartement. Ca a pour effet qu'il n'est pas très bronzé.

Il a aussi des habitudes alimentaires assez bizarres : il mange des insectes. Remarquez, c'est un plat très courant dans certains pays du Sud-Est de l'Asie, et il paraît même que c'est la source de protéine la moins émettrice de CO2.

Il vient d'Abu Dhabi ; en fait, il habitait dans la rue avant que je ne lui prête un petit bout de mon appartement.

 

Trêve de suspense, je vous mets sa photo, puisque vous devez tous vous demander à quoi il ressemble.

 

gecko.JPG

 

Eh oui, je partage mon appartement depuis quelques temps avec un petit gecko, qui vient manger les fourmis qui veulent manger ma nourriture. En fait, il protège mon garde-manger.

J'ai même réussi à l'attraper un soir, et puis au moment de le remettre dehors, j'ai eu des complexes. Par cette chaleur, je me suis dit que la vie ne devait pas être drôle tous les jours pour un lézard aux Emirats (essayez de vous mettre dans la peau d'un gecko aux émirats...). Donc je l'ai laissé choisir : j'ai laissé la porte de mon balcon ouverte et je l'ai déposé sur le seuil. Il a rapidement choisi l'intérieur climatisé ; après tout, il n'y a pas de raison que je sois le seul à en profiter, et puis, il y a bien assez de place pour nous deux.

 

Sinon je vais effectivement avoir un vrai collocataire (cet appartement est bien trop grand pour moi seul), mais je vous en parlerai dans un prochain article.

vendredi 11 juin 2010

Sex and the city 2 à Abu Dhabi ?

emirates palaceVous l'avez peut-être déjà vu, vous n'irez peut-être pas le voir, mais vous en avez sûrement entendu parler : le film Sex and the City 2 vient de sortir au cinéma.
Et cette fois-ci, les 4 amies partent vers une destination plus exotique que New York City : Abu Dhabi.
 
Et la question que tout le monde se pose : c'est vraiment comme ça Abu Dhabi ? Pas exactement...
 
Déjà, le film a été tourné au Maroc ; l'équipe de tournage n'a jamais mis les pieds aux Emirats. Apparemment, leur intention première était de le tourner à Dubaï, mais un film racontant les moeurs libertines de 4 américaines, et le mot "Sex" dans le titre du film n'ont pas vraiment plu à Dubaï (je reviendrai sur la censure et les "bonnes moeurs" aux Emirats). L'émirat d'Abu Dhabi aurait alors accepté d'accueillir l'équipe, d'où le fait que le film se passe à Abu Dhabi et pas à Dubaï, puis l'équipe de production a choisi le Maroc, craignant de ne pas pouvoir tourner le film comme ils l'entendaient.
 
Je n'ai pas vu le film (il est censuré aux Emirats ; ce genre d'histoire dérange un peu ici), mais je peux déjà affirmer qu'Abu Dhabi ne ressemble pas à ce qui est dans le film. On y montre des souks anciens, étroits, plein de poussière et de bruits des marchandages, avec 90% de locaux en dish dash et quelques touristes... C'était un peu vrai il y a 40 ans, mais aujourd'hui, ce genre de souk n'existe pas à Abu Dhabi ; les gens font leurs courses à Carrefour, et les locaux sont loin de faire 90% de la population (ils sont plus proches des 10%). Ils se déplacent en 4*4, et ce sont les Indiens et les Pakistanais qui marchent sur les trottoirs, dans des grandes rues bétonnées de 2 fois 4 voies, et non des petites ruelles poussièreuses... Nous Européens, on adore ce genre de petites rues, de vieux souks... mais ici, l'utile a pris le dessus, et les villes sont taillées à l'américaine.
Même l'Emirates Palace, très présent dans le film, ne ressemble pas à ça en vrai (ci-dessus, le vrai Emirates Palace).
En gros, le Abu Dhabi du film ressemble plus au Maroc qu'aux Emirats !
 
(Cela dit, je le téléchargerai peut-être pour en savoir un peu plus ; en plus, l'échange de fichier P2P, qui permet de télécharger des films, n'est pas interdit aux Emirats)

mercredi 9 juin 2010

Le débat sur le voile vu d'ici

Une fois n'est pas coutume, je vais aborder ici un sujet un peu plus délicat que les palais des sheikhs et la beauté du désert.


Apparemment, le débat sur le "voile" fait fureur en France. Alors que le sujet devient de plus en plus tabou, que les petits incidents se multiplient, que les médias se jettent sur ces faits divers avec autant de voracité que des vautours sur un dromadaire en train de mourir... il est intéressant de voir comment les choses se passent ici.


Du voile et du foulard

Ici, donc, 100% des femmes émiraties portent le "voile". Mais le terme "voile" (et à plus forte raison "voile islamique") est incorrect. La plupart portent le hijab, foulard qui couvre partiellement les cheveux et le cou, et d'autres portent le niqab, voile qui ne laisse paraître que les yeux.


Ce n'est pas un vêtement islamique, puisque rien dans le Coran ne précise quoi que ce soit sur ce point, mais un vêtement traditionnel arabe. Pour le hijab, qui a été interdit en France dans les écoles et les lycées, le terme de "foulard arabe" aurait donc été plus adapté (mais sans doute moins vendeur) que "voile islamique".


Comment ça se passe aux Emirats ?

Force est de constater ça se passe bien.

Voyons quels problèmes pose le hijab ; à part celui de montrer à tout le monde qu'une femme est musulmane (mais ici, du moment qu'elle Emiratie, elle est musulmane), aucun. Le hijab permet les contrôles d'identité, les femmes peuvent faire du sport avec, vivre normalement ...


Pour ce qui est du niqab, on peut difficilement contrôler l'identité de la personne. Ca pourrait poser problème dans les banques, ou lors d'un contrôle routier, ou plus généralement à chaque contrôle d'identité. Pour répondre à ça, les policiers s'assurent ici que ces femmes sont contrôlées par des femmes. Seule une femme (policier, banquière...) peut demander à une autre femme d'enlever son voile pour s'assurer de son identité. Et comme les femmes sont présentes dans toutes les administrations, ça ne pose globalement pas de problème.


Les Emiratis sont très tolérants vis-à-vis de nos coutumes ; les femmes européennes peuvent se balader en mini-jupe si elles le souhaitent, se mettre en bikini sur la plage sans que ça ne choque personne ; elles ne sont pas du tout obligées de porter ni voile, ni foulard.


Droits et libertés de la femme

Les femmes sont-elles libres de ne pas porter le hijab ou le niqab ? Difficile à dire, forcément. Et évidemment, les statistiques sur le sujet ne courent pas les rues.


Cependant, j'ai pu noter un indice qui donne une première piste de réponse. Quand les Emiratis viennent en France (et ils adorent venir en France), hommes comme femmes s'habillent à l'européenne. Et les maris n'obligent pas leur(s) femme(s) à porter un voile ou un foulard. Mais tout n'est pas noir ou blanc (à part les vêtements), et il est sûr qu'une femme qui ne porte pas le voile au quotidien devra encore affronter de nombreuses réticences de la part de sa famille et de la société, même si les mentalités évoluent peu à peu.


Pourquoi le portent-elles aux Emirats si elles ont le droit de ne pas le faire ? Parce qu'ici, les hommes aussi portent un couvre-chef (le keffieh), et que ça protège du soleil. Autre raison, le regard des hommes du sous-continent indien est souvent plus qu'insistant (je reparlerai de ça plus tard), et un hijab ou à plus forte raison un niqab, protège aussi de ce regard dérangeant.


Mais que disent les droits de l'homme ?

On en parle peu en France, mais la commission des droits de l'homme ne cesse de rappeler la France à l'ordre pour ses dérives sur le sujet et ses atteintes aux libertés fondamentales (de nombreux autres pays l'ont fait aussi, dont les Emirats, qui ont fait part de leur inquiétude). Je vous invite à lire ces articles de Human Right Watch sur l'interdiction du hijab dans les écoles, et celui sur le projet de loi sur la burqa. Ils sont assez alarmants, et leur point de vue n'est pas beaucoup relayé par les médias ; comme quoi la tolérance ne fait pas recette en termes d'audimat...

dimanche 6 juin 2010

Musandam : le film

Certains ont déjà peut être vu cette vidéo par d'autres biais ; il s'agit d'une petite compilation de mes précédentes aventures à Musandam.

Il y a en fait deux week-ends compilés dans la vidéo. Ca nous a tellement plu la première fois qu'on a décidé d'y retourner à peine un mois plus tard, avec un programme quasiment identique : dauphins, bateau, et cailloux.

 

jeudi 3 juin 2010

Du luxe pour le Luxembourg

Comme je l'ai dit dans le précédent article, les jardins de l'Emirates Palace sont normalement réservés aux résidents de l'hôtel. Cela dit, on lit partout qu'ils valent vraiment la peine, ne serait-ce que pour la plage privée de sable blanc, magnifique au couché de soleil.
 
(Et là, vous vous demandez, quel rapport avec le titre de l'article ? Patience...)
 
Ce jour-là, nous étions 5 VIEs, et pas un qui avait une chambre à l'hôtel. On s'est dit qu'on pouvait toujours tenter notre chance.
Malheureusement, arrivés devant la porte des jardins, le gardien la ferme devant nous avec un petit "Désolé, ces jardins sont réservés aux résidents". A croire qu'on avait pas l'air assez riches pour avoir une chambre à 15000 ? la nuit.
 
 
Heureusement, le destin aux bienveillantes intentions avait placé sur mon regard une petite affiche qui annonçait une conférence d'un diplomate luxembourgeois le matin même dans l'hôtel. Cette image ayant eu la bonne idée de me revenir à ce moment-là, j'ai répondu gardien : "Nous faisons partie de la délégation diplomatique du Luxembourg".

Il s'est immédiatement excusé et nous a ouvert la porte vers les jardins en s'inclinant respectueusement devant la puissance diplomatique et le charisme que nous dégagions (en fait de charisme, je pense qu'on était un peu tous surpris que ça ait marché, mais qu'il a quand même préféré faire l'erreur de nous laisser passer, plutôt que de faire l'erreur inverse et de se faire taper sur les doigts ; toujours est-il que ça a marché).
 
 
Du coup, on a pu profiter d'un coucher de soleil magnifique dans des jardins à la végétation luxuriante et sur une plage de sable blanc où les chameaux se baladaient tranquillement (pour amuser les touristes).
Après ma soirée avec le conseiller de Sheikh Mohammed et la tribune présidentielle du polo, je pense que je vais aussi finir par me faire appeler l'imposteur aux Emirats...
emirates-palace-chameau.JPG

mardi 1 juin 2010

Emirates Palace

emirates-palace.JPGL'Emirates Palace est un hôtel situé sur la Corniche d'Abu Dhabi. Accessoirement c'est l'un des hôtels les plus luxueux du monde.
 
Construit parce que Dubaï n'avait à l'époque rien de pareil, l'Emirates Palace aura coûté la bagatelle de 1,5 milliards d'euros.
 
Quelques chiffres pour se rendre compte de l'étendue de l'hôtel. L'Emirates palace, c'est :
- 1 kilomètre de l'aile Ouest à l'aile Est
- 2000 employés permanents
- 33 cuisines
- 400 chambres et suites
- 8000 palmiers plantés dans le parc de l'hôtel
- 1000 lustres Swarovski
 
coupole-emirates-palace.JPGCôté prix, la suite la plus chère est la suite présidentielle : 15000 ? la nuit pour une suite de 1200 m² (vous avez bien lu, il n'y a pas d'erreur dans les zéro).
 
Dans le parc, une plage privée permet aux clients de se détendre après leurs (sans-doute rudes) journées.
 
A l'intérieur, c'est assez doré et tape-à-l'oeil. On trouve même un distributeur de lingots d'or en souvenirs. Rassurez-vous, ce ne sont que des petits lingots.

Une partie de l'hôtel est ouverte au public, et abrite même des expositions gratuites, sur les projets en cours à Abu Dhabi (qui envoient du pâté, soit-dit en passant), d'autres qui changent régulièrement.
Le jour où j'y suis allé, l'expo était sur la broderie islamique ; très joli.
 
plage-emirates-palace.JPGLes restaurants et les bars à l'intérieur ne sont pas donnés (le seul truc abordable est le croissant au beurre à 4?), qui proposent du caviar pour des prix aussi démesurés que les dimensions de l'hôtel.
 
Intéressant de visiter ça, même si c'est un brin au-dessus de mes moyens.
 
En photo, vous avez l'hôtel vu de la plage, la coupole centrale vue d'en-dessous, et le resto de la plage privée.
D'ailleurs, je vous expliquerai dans le prochain article comment j'ai pu accéder à la plage privée alors que je n'aurais pas du...