vendredi 29 avril 2011

En chute libre

Aujourd'hui pour la première fois, j'ai fait de la chute libre.

 

Après avoir décollé dans un tout petit avion jusqu'à 4000 mètres d'altitude, on (l'accompagnateur, le caméraman et moi) s'est jetés hors de l'avion, juste au-dessus du grand palmier de Dubaï. 

La sensation est impressionnante : 50 secondes de chute libre à près de 200 km/h avant l'ouverture du parachute et 5 minutes de descente calme.

La suite en images... 

 

 

PS : la vidéo est apparemment bloquée aux Emirats arabes unis et dans quelques autres pays, parce que la bande son ne respecte pas les lois locales relatives aux droits d'auteur, mais ça devrait logiquement passer en France.

mercredi 20 avril 2011

Pause ver de terre

J'ai tourné il y a peu une vidéo d'un petit ver de terre, dans le no-man's land entre les Emirats arabes unis et l'Oman où nous étions partis faire de l'escalade.


Ce petit animal avait en effet une façon très particulière de se déplacer...

 

samedi 16 avril 2011

Kayak dans les mangroves

canoe-mangrove.jpgL'île d'Abu Dhabi est bordée par les mangroves.


Les mangroves sont une des très rares plantes qui arrivent à pousser en surface en n'ayant besoin que d'eau salée. C'est pourquoi c'est un des rares arbres à pousser naturellement aux Emirats.

Pour survivre les mangroves ont un très large réseau de racines qui sont en partie sous la terre, et en partie sous l'eau. Ces racines absorbent l'eau salée et l'envoient jusqu'aux feuilles, qui vont en enlever le sel en utilisant l'énergie du soleil. Un impressionnant système de désalinisation naturelle, à quelques pas de là où l'homme utilise chaque jour des tonnes de pétrole pour faire la même chose...

 

Du coup, ce réseau très dense est un abri formidable pour tous les petits poissons qui viennent s'y protéger de leurs prédateurs, et pour énormément d'oiseaux qui viennent y nicher. Un véritable vivier qui grouille de vie aux portes du désert. Cet écosystème est une véritable perle, dont dépend toute la vie sauvage de la région.

Cela implique aussi qu'à part en canoë, on peut très difficilement accéder aux mangroves.

 

canoe.jpgOn peut même y voir (même si je ne les ai pas vus quand j'y suis allé) sur les bancs de sables entre les arbres des renards des mangroves, ou des gazelles, qui peuvent également vivre sans source d'eau douce. La Nature s'adapte vraiment à tout.

 

Bien protégées du temps de Sheikh Zayed, les mangroves sont aujourd'hui menacées. En effet, une zone au bord de la mer dans une capitale, forcément ça attire les investisseurs, qui aimeraient bien y mettre des résidences, des plages ou des palaces, plutôt qu'un amas d'arbres impénétrable.

Et malheureusement, depuis quelques années, l'appât du gain a tendance à l'emporter sur la conservation de la Nature. Une situation que l'on retrouve hélas dans de nombreuses mangroves dans le monde, tant la pression économique est forte sur les littoraux...

samedi 9 avril 2011

Arabie Saoudite

Cette semaine, j'ai eu la chance d'aller en Arabie Saoudite.

 

La chance, parce que les visas tourisme n'existent pas en Arabie Saoudite. On y vient pour travailler ou on n'y vient pas.

Et comme vous avez un puissant esprit de déduction, vous en déduisez que j'y suis allé pour le boulot : l'unité pour laquelle je travaille ouvre une filiale en Arabie Saoudite, et j'étais chargé de superviser l'installation de l'infrastructure informatique, plus quelques autres détails.

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Je n'y suis resté que 3 jours, mais ça m'aura permis d'avoir un aperçu du pays. 

J'étais logé dans un hôtel de l'Oasis Compound (photo en bas à droite), aujourd'hui une des résidences les plus sécurisées de la ville, depuis l'attaque terroriste de 2004. A cette époque, un groupe terroriste s'était infiltré dans le compound, malgré les défenses, et avait tué 22 personnes. Aujourd'hui, la zone est défendue par des militaires lourdement armés et défendue par un lourd mur, des barbelés, des herses et des blocs de béton pour éviter les voitures béliers. Chaque voiture est fouillée pour vérifier qu'il n'y ait pas d'engins explosifs.

 

Cela dit, ces défenses sont plus dissuasives qu'efficaces : en 2004, le compound était également gardé, mais les militaires étaient peu enclins à sacrifier leur vie pour défendre des étrangers, non musulmans pour la plupart. Peu de chances qu'ils le soient plus aujourd'hui...

 

En Arabie, la vie en société est très spéciale. Les femmes n'ont aucun droit (pas le droit de conduire, de faire du sport, ou simplement d'être en dehors de chez elles sans leur mari ou leur père), la peine de mort ou la prison à vie peut être appliquée pour quiconque critiquerait l'Islam, la famille royale, ou transporterait de l'alcool... Les centres commerciaux sont fermés lors des prières, la musique est interdite dans les lieux publics... la joie !

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Du coup, les Occidentaux se regroupent entre eux pour pouvoir mener un semblant de vie normale : ils se groupent dans des compounds, où la police religieuse n'a pas le droit d'entrée. Etant isolés des regards, ils sont largement décriés par la branche islamique dure, qui entretient soigneusement les tensions, d'où quelques attentats de temps à autre.

 

 

Pour ma part, je n'ai pas eu le temps de sortir beaucoup : j'ai surtout beaucoup travaillé. Mais j'ai quand même été reçu par un mutlimilliardaire saoudien, dont le bureau faisait la taille de mon appartement (qui pourtant n'est pas petit), été reçu au domicile du consul de Grande-Bretagne pour un concert de musique classique (un quintuor à vent qui venait spécialement d'Angleterre), et découvert un peu plus le monde de la politique.

 

J'y retournerai très certainement (encore pour le boulot), mais cette fois-ci, j'essayerai sans doute de prendre un ou deux jours pour aller visiter les quelques rares sites touristiques du pays.

dimanche 3 avril 2011

Les Indiens des Emirats dans la rue !

cricketHier, en début de soirée, les rues de Dubai et d'Abu Dhabi ont été prises d'assaut par les Indiens résidant aux Emirats arabes unis. Une véritable marée humaine a envahi la ville, scandant des trucs en Hindi que personne ne comprenait.


Alors, les Emirats arabes unis seraient-ils en train de se soulever ? La révolte des pays arabes viendrait ici des Indiens ? Nenni !

S'ils étaient dans la rue, c'est à cause d'un évènement mondial qui est passé complètement inaperçu en France : la coupe du monde de cricket (et non pas de croquet, erreur courante lorsqu'on parle de ce sport incongru dans nos contrées).

 

Hier, l'Inde a en effet gagné la coupe du monde de Cricket, en battant le Sri-Lanka 277-4 (48.2 overs) à 274-6. Ca vous parle, hein ?

Depuis 1 mois déjà, tous les Indiens, Pakistanais, Sri Lankais, Bengladeshi des Emirats vivaient au rythme des matches de cricket. Le point culminant fut la demi-finale entre les deux voisins ennemis, l'Inde et le Pakistan, que nous avons rediffusée au bureau pour permettre au personnel EDF de ne pas louper cet évènement, l'occasion pour moi de revoir les règles, que j'avais en partie comprises en Australie.

Aujourd'hui, c'était donc la fête au bureau, les Indiens chambrant gentiment leurs voisins.

 

Sinon, aux Emirats, c'est toujours calme.

samedi 2 avril 2011

Après Fillon, Rocard

Il y a des gens qui collectionnent les timbres, d'autres les autographes des joueurs de foot, moi, c'est les premiers ministres...  Un mois après avoir vu François Fillon, j'ai eu la chance de rencontrer, cette fois-ci de manière un peu moins rapide, Michel Rocard.
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La semaine dernière se réunissait à Abu Dhabi le think tank (Re)Sources. Un think tank, c'est un groupe de gens hauts placés et d'experts qui se réunissent régulièrement pour émettre des recommandations à destination des politiques et des décideurs, dans le but de les influencer.
Le think tank Re(Sources) est financé par Véolia, et s'occupe des problématiques liées à l'eau. Et il se réunissait à Abu Dhabi pour 2 jours.
 
Le séminaire était co-organisé par EDF (Véolia et EDF étant des entreprises très proches), et à ce titre, nous avons été contactés à Abu Dhabi pour organiser une visite. Puisque je me suis occupé de l'organisation, j'ai été grâcieusement convié à ce séminaire (c'est à dire conférences + restaurants, le temps de faire connaissance et d'avoir des vrais débats avec les participants).
Parmi les participants au séminaire, on trouve pêle mêle le directeur stratégique de Véolia, Michel Rocard, le directeur de la division hydraulique d'EDF, le président de Solidarités Internationales, le président du Conseil Mondial de l'Eau (ONU), un membre de la banque mondiale, et un bon paquet de journalistes (Valeurs Actuelles, Bloomberg, 20 minutes, RFI...). En tout une quarantaine de personnes, invitées à débattre et discuter pendant 2 jours des problématiques liées à l'eau et de l'énergie.
 
(Sur la photo, vous avez de droite à gauche le directeur de l'hydraulique à EDF, la directrice du pôle Accès à l'Energie, mon patron, directeur d'EDF - CIST aux Emirats, et moi). 

Autant vous dire qu'au milieu de tout ça, je fais largement figure de gamin, et que j'ouvre des oreilles émerveillées en suivant les débats. Et les débats volent haut. Rocard a beau être devenu sourd comme un pot avec l'âge, il n'a rien perdu de sa vivacité d'esprit, spécialement quand il s'agit de tailler des croupières à la banque mondiale (peu appréciée dans le milieu professionnel, apparemment).
 
Ce qu'il ressort de ces deux jours, c'est que l'eau et l'énergie sont très étroitement liés. Il n'y a pas d'eau propre sans énergie, et pas d'énergie sans eau. Et l'énergie comme l'eau sont les deux éléments indispensables à tout développement économique (ajoutez l'éducation, et vous avez le cocktail gagnant). Pour les pays du Tiers-Monde, ce sont ces éléments qui permettront aux populations de vivre, et de sortir de la misère.
Les solutions existent. Le seul blocage est d'ordre politique et économique, d'où la nécessité d'une croissance économique durable dans les pays du Tiers-Monde. Dans ce tableau, les pays développés ont un rôle très important à jouer : celui d'investisseurs. Eux seuls ont les fonds et le savoir-faire suffisants pour créer les conditions propices au développement des pays du Sud. Mais depuis 2009 et la crise, les financements en provenance du Nord ont dramatiquement baissé... Comme quoi, ce sont encore une fois les plus pauvres qui ramassent les pots cassés.
 
Ce qu'il ressort aussi, c'est que le pic pétrolier (aussi appelé pic de Hubbert) tant annoncé n'arrivera pas. On entend souvent que le début de la fin du pétrole est annoncé pour la décénie à venir, ou dans un futur proche ; c'est faux. Malheureusement pour l'environnement, le pétrole a encore de très très beaux jours devant lui, et le modèle souvent avancé par les journalistes (parce que simple et facilement compréhensible) est trop simpliste pour coller à la réalité.
Ce qu'il ressort enfin, c'est que les journalistes n'écrivent bien que ce qu'ils ont envie, et surtout que ce qui fait vendre (donc, ce qui est dramatique). Ils préfèrent entendre qu'on va droit dans le mur et que le pétrole va disparaître très rapidement, plutôt que d'entendre qu'on en a encore pour plusieurs longues décennies, que les solutions existent, et que la transition se fera en douceur. Ah, les journalistes...
 
Pour moi, ces deux jours furent la découverte d'un monde à part : celui des politiques, des ONG, des décideurs, suivis en permanence par les médias. Un monde fascinant, où les enjeux sont énormes, et où faire bouger les choses peut prendre des années. Un monde qui décide aussi où va le monde...