lundi 29 novembre 2010

Syrie (2/3) : Le Krak des Chevaliers

Le Krak des chevaliers est un château fort situé au Nord de Damas. Le mot Krak vient du mot syriaque karak, qui veut dire forteresse. Les croisés ont du trouver que ça faisait intimidant, et ont donc décidé de garder le nom.
 
Krak_des_Chevaliers.jpgMais revenons au début de l'histoire. Nous sommes en 1099 et les Européens partent en croisade pour la première fois pour aller bouter les Arabes hors de chez eux et s'installer à Jérusalem. Bien que la première croisade ne fut pas toujours une partie de rigolade, les musulmans ne devaient pas s'attendre à ça, et les victoire se sont enchaînées assez facilement pour les chrétiens. 
Arrivés en Syrie, c'est Raymond de Saint Gilles, qui a découvert un petit fort sur une colline assez stratégique du côté de Homs. La forteresse, qui ne s'appelle pas encore Krak des chevaliers, est occupée par des Kurdes, et Raymond les massacra sans même prendre la peine de savoir où se situait le Kurdistan.
Une fois ce petit massacre accompli, il part le coeur léger et l'esprit guilleret sans même laisser une garnison dans cette place forte, pourtant stratégique. Son objectif, c'est Jérusalem. 
 
Jérusalem prise, il revient dans le but de sécuriser la zone, et trouve la petite forteresse des kurdes occupée par des arabes peu enclins à lui ouvrir les portes. Qu'à cela ne tienne, se dit-il, on va les massacrer une seconde fois. Mais les arabes sont sûrement plus doués en défense que les Kurdes (c'est d'ailleurs surement aussi pour ça que le Kurdistan n'a jamais brillé par ses conquêtes militaires) ; Raymond de Saint Gilles repart Gros-Jean comme devant, sans avoir réussi à reprendre la forteresse, et il jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
 
kraak.jpgIl a fallu attendre 8 ans pour que Tancrède de Hauteville (le prénom Tancrède, bien que charmant, a peu été utilisé depuis) reprenne la forteresse. Il la confie alors à l'ordre des chevaliers hospitaliers, qui fortifie le château et lui donnent son nom de Krak des chevaliers.
Les musulmans essaieront ensuite de le reprendre sans y arriver pendant plus de 161 ans. Car les chevaliers qui l'occupent ne sont pas très hospitaliers avec les musulmans ; une garnison de plus de 2000 hommes y vit en permanence, et la forteresse s'épaissit. Elle compte deux enceintes complètement indépendantes, couvre 2,5 hectares, et abrite en temps de paix assez de vivre pour tenir un siège de 5 ans.
Même Saladin (dont on a parlé dans l'article précédent), qui a repris Jérusalem des mains des croisés, ne réussit pas à s'emparer de l'imprenable krak.
 
Le château est surnommé "la défense de la chrétienté d'Orient", et barre le passage de la trouée d'Homs, passage quasi inévitable entre la côte et l'intérieur des terres. Il fait partie d'une impressionnante ligne de forteresse qui s'étende de la Turquie actuelle jusqu'au sud de la Jordanie. 
 
krak.jpgEn 1271 cependant, le sultan mamelouk Baybars (surnommé aussi le roi des éléphants, allez savoir pourquoi...) assiège le château. Après un très long siège et des attaques incessantes, cric crac ! le Krak craque, et que le grand crique me croque, le sultan croque le Krak. Les chevaliers de l'hospitaliers capitulent, ayant vu leur nombre passer de 2000 à 300. Ils négocient une sortir honorable et demande à ce qu'on leur laisse la vie sauve et qu'on les raccompagne jusqu'à Antioche en échange des clés du Krak.

Après cela, le château fut de moins en moins utilisé, parce qu'il faut bien reconnaître que sans croisades pour se divertir, ce n'est pas pratique d'aller habiter au sommet d'une colline dans une grosse forteresse. Il y fait froid l'hiver, et la première supérette est dans la vallée, qui est quand même à une bonne heure de marche, donc ce n'est pas pratique pour remonter les courses.

Du coup, le Krak est encore bien conservé. Lawrence d'Arabie (dont on parlera plus tard) a même dit que c'était le plus beau château du monde lorsqu'il le vit au début du siècle dernier. Les messieurs de l'Unesco ont du se dire la même chose puisqu'ils l'ont inscrit au patrimoine mondial de l'humanité. Et Flawrence d'Arabie (mon surnom depuis que je suis dans la péninsule) a également déclaré la même chose, avant de se raviser et d'ajouter "mais ça ne vaut pas Versailles" (puisqu'en tant que bon chauvin, on ne manquera pas de comparer tout ce qu'on visite à quelque chose de Français, donc forcément plus joli !).

Et promis, le prochain article, j'essaye de le faire moins long !

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