mercredi 28 juillet 2010

Turquie (4/4) : la Cappadoce et ses cheminées de fées

cheminee-de-fee.jpgDernière étape du voyage turc avant le retour à Istanbul et aux Emirats, la Cappadoce.
 
Cette région en plein centre de la Turquie et assez difficile d'accès a longtemps été oubliée des grands empires et de la capitale. C'est justement pour cette raison que les chrétiens byzantins s'y sont réfugiés lors des invasions musulmanes de la Turquie, par les perses, puis par les Ottomans.
 
La roche étant très tendre, les habitants de la région ont naturellement creusé leurs maisons dedans, peuplant à peu près toutes les vallées d'habitations troglodytiques par milliers.
Aujourd'hui, la plupart de ces habitations sont abandonnées, et les pigeonniers, qui pullulaient quand la fiente de pigeon était un engrais recherché, n'abritent plus aujourd'hui que quelques pigeons idiots.
eglise.jpgLa région a connu un regain de peuplement il y a une trentaine d'année avec l'arrivée des touristes, pour la plupart européens.
Certains habitants vivent encore dans les maisons trglodytiques, mais ils sont de moins en moins nombreux, les maisons étant soumises à l'érosion et les nouveaux arrivants préférant construire des maisons plus durables.
 
En Cappadoce, les randonnées à faire sont très nombreuses, surtout autour de Göreme où nous étions.On se promène dans des vallées désertes au milieu des cheminées de fées (photo ci-dessus), sculptées par le temps et l'érosion, et c'est vraiment magnifique.
 
De très nombreuses églises troglodytiques sont encore visibles dans la région, certaines bien conservées et protégées (photo à droite), d'autres dont on devine à peine les magnifiques fresques qui ornaient jadis ses murs et laissées à l'abandon.
 
Un autre truc turc (à prononcer 10 fois très vite) sympa à voir dans la région, ce sont les cités souterraines. Quand les musulmans arrivaient dans la région, tout le monde prenait ses cliques et ses claques et allait se cacher dans des villes entièrement construites sous terre, creusées dans la même roche.
Ces villes étaient immenses ; la plus connue, Derinkuyu, descend jusqu'à 45 mètres de profondeurs, sur 8 niveaux (on estime qu'il y en avait au moins 11 ou 12), et pouvait abriter plus de 10 000 personnes pendant plusieurs mois. Tout y est : églises, entrepôts, habitations plus ou moins confortables, puits, cheminées, pressoirs à vin...
vallee-de-goreme.jpgDe la surface, ces villes (il y en aurait eu plusieurs centaines dans la région, dont la plupart restent encore à découvrir) étaient complètement invisibles de la surface. Les entrées étaient dissimulées et les conduits d'aération déguisés en puits. La roche était tellement poreuse qu'elle absorbait la fumée des feux de cheminées avant qu'elle ne ressorte à l'air libre.
Les musulmans n'ont donc trouvé dans la région que des villes désertes et abandonnées chaque fois qu'ils passaient.
 
Après la Cappadoce, on a repris un bus de nuit pour Istanbul et son aéroport si charmant, et on a dit au revoir à la Turquie, dont on n'a pas exploré la moitié, et qui semble regorger de petits coins sympa pour de futures vacances, inch'allah.
 
Voila, la Turquiiie, c'est finiii. On referme la parenthèse turque et on retrouve les Emirats arabes unis, son ambiance chaude et humide, le ramadan qui s'annonce, les dishdashes et tout le tralala, pour une série de passionnantes aventures, impostures, et pour découvrir ce pays fascinant (petit jingle qui annonce la reprise des émissions après la page de pub).
 
Plus de photos de mes vacances en Turquie en cliquant sur ce lien.

dimanche 25 juillet 2010

Turquie (3/4) : Pamukkale et Hierapolis

PamukkalePamukkale (étape C sur la carte), ça veut dire "château de coton" en turc, et on comprend pourquoi en voyant le site.
 
Depuis longtemps, une source d'eau chaude et calcaire, jaillit à flan de colline. En contact avec l'air, le calcaire contenu dans l'eau précipite et forme cette roche blanche qui a fait la célébrité du site. Aujourd'hui la montagne est recouverte de cette roche calcaire blanche comme la neige.
 
Voulant profiter de cette aubaine touristique, les Turcs avaient construits d'immenses hôtels (en joli béton bien massif) qui étaient traversés par la source, une route en goudron pour monter sur la colline, et toute cette sorte de choses.
 
Heureusement, l'UNESCO est passé par là, et a ordonné la destruction complète des hôtels pour obtenir le label de patrimoine mondial de l'humanité. La route est aujourd'hui recouverte par le calcaire, et le site, bien géré, s'étend d'année en année grâce aux règles établies par l'organisme onusien.

 
Longtemps avant les Turcs, les Romains avaient trouvé le site à leur goût, et avaient donc construit une cité juste au sommet de la colline. Raffolant des bains et des cures thermales, ils avaient créé des vastes piscines et se baignaient également dans les piscines naturelles formées par les travertins de calcaire (aujourd'hui interdites à la baignade car trop fragiles).
Complètement abandonnée après un énorme tremblement de terre, la ville de Hierapolis (puisque tel était son nom), est aujourd'hui remise et restaurée à jour petit à petit (l'amphithéâtre en est un bel exemple).
piscines.JPG
 
Le site est sublime, puisqu'il allie une merveille naturelle et un site antique immense. 
Je pense que c'est ce que j'ai préféré en Turquie. Plus de photos par ici !
hiera.JPG

jeudi 22 juillet 2010

Turquie (2/4) : Parlons un peu d'Efes

théatre d'EphèseEfes, c'est le nom turc d'Ephèse, cité fondée par les grecs pendant l'antiquité, et qui s'est développée jusqu'à accueillir plus de 250 000 habitants.
Malheureusement, le niveau de la mer a baissé dans la région, et la mer s'est retirée de quelques kilomètres. Le port qui avait fait la richesse de la ville s'est retrouvé à sec, et les habitants sont partis peu à peu, désertant la ville, et la laissant du coup très bien conservée et peu changée depuis l'Antiquité.
 
La spécialité locale c'est la bière, mais c'est bien dommage, parce qu'il y a de très nombreuses autres spécialités à Efes, trop souvent méconnues.
 
maisons-romaines.JPGDéjà, il y a le cuir ; les tanneurs ont un talent inégalé, et savent faire une peau très fine. C'est très joli, mais ça coûte cher, la peau d'Efes.
Téfal a également choisi Efes comme ville ambassadrice pour son produit phare, trouvant la consonnance agréable : les poêles d'Efes.
On pourrait parler spécialités locales pendant longtemps tellement il y en a dans la région. Une richesse quasiment unique au monde, mais rassurez-vous, il existe un village en France dont les spécialités sont quasiment les mêmes que celles d'Efes. Je ne me rappelle plus bien du nom, mais vous pourrez en avoir un aperçu en cliquant sur ce lien...
 
Sinon Ephèse est connue pour sa ville romaine, donc, qui se visite encore aujourd'hui, et qui est vraiment impressionnante. Certaines maisons, enterrées pendant des siècles, possèdent des mosaïques quasiment aussi bien conservées quà Pompéï ; on a même retrouvé les graffitis sur les peintures des murs.
temple-d-Artemis.JPGLa ville était immense, le théâtre romain (photo en haut) pouvait accueillir jusqu'à 25 000 personnes, et on estime que seule une toute petite partie de la ville a été aujourd'hui mise à jour, le reste reposant tranquillement sous terre.
 
Ephèse était également très connue à l'époque pour abriter le temple d'Artémis, une des sept merveilles du monde antique (vous rappelez-vous des 6 autres ?), dont il ne reste hélas aujourd'hui plus grand chose.
Le seul pilier reconstitué, qui sert aujourd'hui de nid à cigognes, était autrefois l'un des 127 qui formaient cet immense temple grec. Le site est en partie devenu une mare, dans laquelle barbottent paisiblement les oies et les grenouilles.
Le temple avait été financé par un roi de Lydie, le fameux Crésus, qui tirait sa richesse considérable d'un petit ruisseau plein d'or : le Pactole (le nom est resté en français).
 
Enfin, à l'époque chrétienne, Ephèse a accueilli Saint-Jean (on raconte qu'il a écrit son évangile et fini sa vie ici) et Marie (mais historiquement on est moins sûrs). Du coup, les églises ont poussé comme des
pâquerettes dans la région.
La plus grande était la basilique Saint-Jean, que les Ottomans, musulmans, n'ont pas beaucoup apprécié et ont démoli pour construire une mosquée et la citadelle voisine (que vous pouvez voir au fond sur la photo).
 
Il y a aussi la plage à quelques kilomètres d'Ephèse, dont on a bien profité (c'est aussi ça les vacances) avant de repartir vers l'intérieur des terres, direction Pamukkale, le château de coton, et Hierapolis, mais ça sera dans le prochain épisode...
 
 
plage-copie-1.JPGPlus de photos de Turquie en cliquant sur -->ce lien<--.

mardi 20 juillet 2010

Turquie (1/4) : Byzance-Constantinople-Istanbul

Mon voyage en Turquie commence par 4 jours à Istanbul.

Auparavant appelée Byzance sous les Grecs et les Romains, puis Constantinople sous l'empire byzantin (le contraire eut été plus logique, mais bon...), et enfin Istanbul depuis que les Ottomans l'ont prise au XVe siècle, la ville a toujours été l'objet de nombreuses convoitises, du fait de sa position stratégique.
 
Bâtie sur un site très accueillant et facile a défendre (ce qui ne l'a pas empêchée d'être prise), elle s'étend de part et d'autre du détroit du Bosphore, qui relie la mer Noire à la mer Méditerrannée, et qui sépare l'Europe de l'Asie.
Elle a donc toujours été une ville de commerce, que de nombreux empires ont choisi comme capitale, même si aujourd'hui c'est Ankara qui lui a ravi ce titre.

 
L'impression générale que m'a laissé Istanbul, c'est que la vie et l'ambiance y sont comparables à celles des grandes capitales européennes. Bien que la Turquie soit musulmane à 98%, l'Etat est laïc, et ça se voit.
C'est Paris, Londres ou Rome, chargé d'histoire, atmosphère mi-étudiante, mi-touristique, sauf que les gens parlent Turcs et mangent des kebaps, le plat national Turc (ce qui est quand même un très gros avantage de la Turquie, reconnaissons-le).
 
Côté historistico-touristique, la plus impressionnant et sans doute le plus connu des monuments istanbuliotes est sans doute la basilique Sainte-Sophie (en photo au dessus).
Construite au VIe siècle (à une époque où on détruisait plus qu'on construisait dans l'Ouest de l'Europe), son dôme fait quasiment 60 mètres de haut, et ses mosaïques (à droite) sont absolument fabuleuses, à condition d'aimer le doré.
Quand Mehmet II a repris la ville en 1453, il a eu l'intelligence de ne pas la détruire et de seulement rajouter des minarets et des tapis pour en faire une mosquée, ce qui fait qu'elle nous parvient quasiment intacte aujourd'hui.
basilique-souterraine.JPG
 
De cette époque, il reste aussi une citerne, aussi appelée la basilique souterraine, magnifique et impressionnante dans ses dimensions, qui vient nous rappeler que les Byzantins n'étaient décidément pas des rigolos quand il s'agissait de construire quelque chose.
 
 
De l'époque Ottomane, qui s'est terminée en 1923, il reste de très nombreuses mosquées, dont la plupart se visite (se visitent ?), et le Palais du Topkap? (sans point sur le i, ce qui fait qu'on doit prononcer ça Topkapeuh), palais des sultans Ottomans, dont le harem a compté plus de 300 femmes esclaves, ce qui vient nous rappeler que les Ottomans n'étaient pas des rigolos non plus quand il s'agissait de constituer un harem. 
Quasiment tout en marbre, il faisait l'étal de la richesse d'un empire qui s'étendait de l'Algérie à la Mecque, et de l'Arménie jusqu'au portes de Vienne sous le sultan Soliman (dit "le Magnifique" pour les intimes).
 
Au bout de 4 jours dans la ville, le soleil et la chaleur (presque fraîche comparé aux Emirats) aidant, l'envie d'aller se tremper les orteils et de retrouver un peu de nature a commencé à se faire sentir, ce qui nous a poussé à prendre un bus de nuit pour Ephèse, réputée pour sa peau, ses ruines grecques, et pour être près de la mer.
C'est ce qui fera l'objet du prochain épisode du feuilleton turc.

samedi 17 juillet 2010

Retour de vacances

Toutes les bonnes choses ont une fin (sauf le saucisson qui en a deux), et c'est l'heure de reprendre le boulot. Pas facile après deux semaines de repos complet.

 

Je suis donc revenu de Turquie hier. J'ai retrouvé Charlotte là-bas pour passer deux semaines entières, tranquille et sans le moindre soupçon de stress à l'horizon. En deux mots, la Turquie c'est fabuleux ; des paysages magnifiques, des régions chargées d'histoire et des gens vraiment accueillants.

 

Itinéraire turquie-copie-1

Je vous mets la carte du voyage qu'on a fait, avec :

A (sous le E mais on ne le voit pas) : Istanbul

B : Ephèse

C : Pamukkale et Hierapolis

D : La Cappadoce

E : retour à Istanbul

 

Je vous ferai un petit article avec des jolies photos sur chacune de ces destinations, et puis je recommencerai à parler des Emirats arabes unis.

 

Seul inconvénient de ce voyage, au niveau du timing ; je n'ai pas pu assister à la réception de l'ambassadeur pour le 14 juillet, où j'étais invité comme tous les Français résidant à l'étranger ; au programme, il y avait un banquet rempli de spécialités françaises, avec quelques autres réjouissances. L'année prochaine, je prendrai mes vacances à un autre moment pour ne pas louper ça... (Vous pouvez avoir un aperçu de ce que ça donne en regardant celle du Pérou, où mon frère ne l'a pas loupée !)

mercredi 14 juillet 2010

Diplomaties et économies du Golfe ; le GCC

GCC-LOGO.gifPour mieux comprendre les pays du Golfe, le mieux est de commencer par le Conseil de Coopération du Golfe (en anglais le Gulf Cooperation Council, soit GCC).
 
Le GCC (logo à droite) est une organisation qui regroupe 6 pays ; l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Barhain, le Qatar, le Koweït, et Oman. La partie qui reste en jaune dans la péninsule arabique est le Yémen, qui a un statut d'observateur au GCC.
 
Cette alliance n'est pas qu'économique ; elle est aussi militaire et diplomatique ; un peu comme l'Union Européenne, à la différence que le GCC n'a pas vocation à s'occuper de politique intérieure.
Le projet d'une monnaie commune dans les pays du GCC était même fortement engagé, et le système prévu était basé sur le système de l'euro. Malheureusement, la crise récente en Europe a complètement gelé ce projet, faisant apparaître les faiblesses d'une telle organisation.
 
Le GCC a été créé en 1981, sous l'impulsion de l'Arabie Saoudite, la principale puissance de la région, et avec le soutien actif des Etats-unis, qui sont depuis longtemps copains comme cochons (c'est le cas de le dire) avec l'Arabie. A l'époque, la guerre Iran-Irak faisait rage, et les envies guerrières de l'Iran inquiétaient fortement les pays du Golfe.
 
C'est donc un désir de stabilité (tant économique que politique) qui a poussé ces pays à s'unir, de la même manière qu'en Europe après la seconde guerre mondiale. Ils ont bien compris que la stabilité leur apporterait la prospérité, et que par dessus tout, il n'y a rien de pire qu'une guerre chez ses voisins. Et militer pour la paix dans la région, ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile.
 
Lorsqu'en 1990, l'Irak attaque le Koweit, le GCC se range immédiatement du côté des Américains pour libérer le Koweit, malgré le soutien apporté à l'Irak face à l'Iran 9 ans auparavant. C'est d'ailleurs le soutien du Yémen à l'Irak pendant la guerre du Golfe qui lui vaut encore aujourd'hui de ne pas faire partie du GCC.
Pendant la récente guerre en Irak, le GCC a encore une fois apporté son soutien aux Américains, bien que plus discret cette fois-ci, estimant que c'était le meilleur moyen (ou le moins pire) pour avoir une région en paix.
 
Aujourd'hui, le GCC milite pour un Moyen-Orient sans armes nucléaires (ils sont très actifs dans les négociations avec l'Iran), et en paix. Par rapport à Israël, et malgré des relations diplomatiques assez tendues avec l'état hébreu, le GCC est prêt à reconnaître Israël comme un état dans ses frontières de 1967, en échange de la reconnaissance par Israël de l'état Palestinien (c'est pas gagné).
Economiquement, ils ont mis en place une zone de libre échange des biens, et ont grandement facilité les échanges économiques entre eux.
 
En plus de son grand poids économique, principalement du au pétrole et au gaz, le GCC acquiert un poids diplomatique de plus en plus important, en raison de ses positions modérées et de sa grande stabilité dans une région très troublée.
 
C'est la fin de ce premier épisode, déjà très long, du feuilleton de l'été consacré au GCC : à suivre, la crise financière de Dubaï, le système de répartition des richesses aux Emirats, les relations entre les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite et bien d'autres...

samedi 10 juillet 2010

Mes petites entrées dans les hautes sphères

Le monde des Français expatriés aux Emirats arabes unis est un petit monde. Malgré le fait qu'il y en ait pas loin de 10000, on retombe rapidement sur les mêmes personnes.

 

L'autre effet de ce faible nombre, c'est que le nombre d'échelons qui nous séparent des milieux autorisés (des gens qui s'autorisent un paquet de choses), est très faible et rapidement franchi. Les ambassadeurs, PDG, conseillers du gouvernement, et diplomates sont beaucoup plus accesibles à l'étranger qu'en France. J'ai également beaucoup de chance, puisque mon patron m'envoie représenter EDF au French Business Group, et que ça me permet de rencontrer un tas de gens hauts placés, et d'assister à des conférences économiques passionnantes.


Ca me permet d'entendre énormément de "bruits de couloir" et de petites anecdotes sur des personnages publics. J'ai appris comme ça que Jacques Chirac était un ami personnel très proche de Sheikh Zayed (le fondateur du pays aujourd'hui décédé) et qu'ils formaient une sacré bande avec le Commandant Cousteau, dont Zayed finançait une bonne partie des expéditions (fou, non ?).

Celui qui donnait la dernière conférence à laquelle j'ai assisté appelait les ministres français par leur prénoms, (ça fait bizarre d'entendre parler de Jean-Louis, Christine, et Bernard) et partageait régulièrement la table de la plupart des ministres des pays du Golfe.

 

Quand je suis avec ces gens là, j'ouvre grand mes yeux et mes oreilles, et je suis aussi attentif qu'un gamin de cinq ans à qui son père explique comment fonctionne l'univers. Je découvre un monde complexe, fascinant et parfois un peu effrayant. Dans les prochains articles, je vais essayer de vous faire partager de ça, notamment sur l'économie de la région, qui est vraiment à part, et qui joue un rôle très important dans l'économie mondiale.

 

Ce sera donc le feuilleton de l'été : Diplomaties et économies du Golfe (je reconnais que c'est peut-être pas le titre le plus attractif que vous ayiez vu pour un feuilleton de l'été, mais je vous promets d'essayer de rendre ça intéressant !).

mardi 6 juillet 2010

Mariage aux Emirats

Les Emiratis sont vraiment très accueillants, j'ai encore eu l'occasion de le constater il y a deux semaines.
 
Tout commence à l'EDF Annual Day, une soirée qui rassemble tous les employés d'EDF aux Emirats (Dubaï, Al Aïn et Abu Dhabi) avec leur famille. C'est l'occasion de faire connaissance pour certains et surtout de renforcer le sentiment d'appartenance à cette grande famille qu'est EDF (c'est beau !).
 
hilton-ballroom.JPGLa soirée se déroulait dans la salle de bal de l'hôtel Hilton (en photo) ; buffet à volonté, ambiance sympa. La soirée se passe, et vient un évènement que l'on préfère oublier de nos jours : le match France - Mexique. Passé les premières minutes, et devant le spectacle désolant que l'on connaît, je me dis qu'il vaut mieux profiter d'être dans le Hilton et de visiter un peu l'hôtel.
Je laisse donc les spectateurs scotchés devant les bleus, et commence à visiter l'hôtel, accompagné d'une copine VIE à Véolia ("les collègues", depuis notre nouveau patron).
 
On n'avait pas fait beaucoup de chemin, quand un Emirati qui téléphonait dans un couloir nous fait de grands signes. En nous approchant, il nous dit que ce soir, c'est le mariage de son frère, et que comme c'est un moment de fête, alhamdoulillah, si ça nous dit, on peut participer. Ca nous dit, et on accepte.
Nous voila donc à un mariage Emirati. Enfin, une partie du mariage, car le mariage comporte de nombreuses étapes dans les pays arabes.
 
Ce soir là, c'était la fête entre hommes. On est donc entré dans une salle avec une centaine d'hommes en dishdash (et deux européens dans une foule d'émiratis en blanc, ça se repère assez vite), assis sur des chaises autour d'un immense tapis. Un homme passe dans les rangs nous servir du thé et des pâtisseries arabes (plutôt pas mauvaises), un groupe yéménite joue de la musique très rythmée et entraînante, et les Emiratis dansent sur le tapis.
La danse est une danse de couple, qui se danse donc à deux hommes. Les deux danseurs se mettent face à face, en se tenant la main ou pas, et enchaînent des séries de petits pas très légers et rapides, pieds nus sur le tapis. Le but est de bien regarder l'autre pour être synchro sur les changements de direction, les tours et les arrêts. La danse se marie parfaitement avec la musique, le tout faisant une chorégraphie très grâcieuse. Tous les hommes dansent, du plus vieux au plus jeune. J'ai même été invité à danser plusieurs fois, mais il m'a fallu un bon temps avant de comprendre la logique des petits pas.
 
Même s'il n'y avait que des hommes, la copine avec qui j'étais a été très bien acceptée, les Emiratis se devant d'accueillir tout le monde selon la tradition antique. Après avoir remercié notre hôte (Choukran, Je te passe mon numéro de téléphone, je travaille dans la police, si t'as un problème tu m'appelles, inch'allah, choukran, ma assalam, à la prochaine...) et félicité le marié (Mabrouk, choukran, tous mes voeux de bonheur...), nous sommes repartis chez nous.
 
Et les femmes ? La copine avec qui j'étais a du coup été invitée à la fête entre femmes, qui se tenait le lendemain. Je n'y étais pas (paraît-il que ça ne serait pas passé, allez savoir pourquoi), mais je vous raconte quand même d'après ce qu'elle m'en a dit.
On retrouve la même organisation, mais exclusivement féminine, les serveuses et les musiciennes sont des femmes et pas un homme à l'horizon. Elles ne portent pas l'abaya, mais des robes somptueuses très colorées, ambiance strass et paillettes, la mariée est en blanc. La danse est un peu différente de celle des hommes, mais tout aussi grâcieuse.
Vers la fin de la soirée, toutes les femmes remettent les voiles et les abayas, et le mari et son père font leur entrée. Là se passe quelque chose qu'il est difficile de comprendre sans parler arabe, puis tout le monde est content, se congratule, et c'est la fin de la soirée.
 
Grâce à l'hospitalité émiratie, j'ai pu découvrir comment se déroulait un mariage aux Emirats ; je pense que ça restera un moment fort de mon séjour ici, et encore une fois, une sacrée imposture de se retrouver là au milieu des locaux.

vendredi 2 juillet 2010

En vacances

Pour la première fois de ma vie, je vais tester un concept génial qui mériterait plus d'une statue à son inventeur, une invention dont la France peut à raison se gargariser, un monument de l'intelligence humaine à son paroxisme : les congés payés.

Etre payé à ne rien faire, si c'est pas le pied (on peut aussi être fonctionnaire pour ça, mais ceci est une autre histoire (un grand pardon à tous les fonctionnaires qui passeront sur ce blog, c'était trop tentant...)) !

 

Donc je pars ce soir pour deux semaines en Turquie, dont je reviendrai le 17 juillet.

 

L'activité du blog devrait baisser un chouïa, mais je vous ai quand même prévu quelques articles pendant mon absence (vous voila rassurés, vous pourrez continuer à venir lire votre blog préféré).