mardi 24 août 2010

L'eau aux Emirats

Avant que l'homme ne passe par là, les Emirats arabes unis étaient quand même relativement un désert (à quelques touffes d'herbe à chameaux près).
 
Pour avoir une petite idée de la situation, voilà quelques chiffres
En France, il tombe en moyenne tous les ans 900 mm d'eau, contre 78 mm par an aux Emirats. Grâce à de savants calculs, on trouve que les Emirats disposent chaque année d'environ 150 millions de mètres cubes d'eau dite "renouvelable" (qui se régénère naturellement), là où en France, nous en avons 200 milliards. 
Jusque là, rien de très surprenant, me direz-vous ; normal, c'est un désert...
 
Côté consommation maintenant, les Emirats consomment environ 34 m3 d'eau par an et par habitant, là où en France, on en consomme 1650 m3 par an et par habitant. 
Cette différence énorme n'est pas due à un comportement particulièrement respectueux et économe des Emiratis, mais plutôt à notre agriculture et à notre industrie en France, qui consomme la majeure partie des ressources en eau. En effet, les Emiratis consomment pour un usage domestique 390 L par jour et par habitant, contre 250 L pour un Français.
 
En tout, les Emirats consomment 26 fois plus d'eau que ce qu'ils ont comme ressource disponible.
Au début, ils pompaient tout ça dans les nappes phréatiques, qui se sont rapidement retrouvées à sec, quand elles n'avaient pas de problème de salinisation.
Heureusement, il y a le pétrole, et la mer à côté, ce qui est quand même une chance. Que l'eau soit salée est un problème qui se résout à grands coups de pétro-dollars. Ni une, ni deux, hop ; on désalinise l'eau de mer. Avec ça, pas de problème de ressource...
Le procédé est extrêmement simple ; on fait bouillir l'eau de mer, on la condense, et on la balance dans des tuyaux (bon, d'accord je vous fais une version courte). Plus récemment, on utilise le procédé d'osmose inverse (bien promu par Véolia et moins gourmand en énergie), qui consiste grosso modo à filtrer l'eau par des membranes très fines.

Grâce à une énergie très peu chère, le prix de l'eau courante aux Emirats est ridicule.
 
L'eau du robinet est donc très pure aux Emirats, trop pure en fait. L'ébullition entraîne une déminéralisation de l'eau, qui à la longue, peut être nocif pour le corps humain. Il faut donc acheter son eau potable en bouteille ou en bidons de 20 litres (rassurez-vous, c'est livré à domicile), qui elle, vient principalement des sources des montagnes d'Al Aïn.
 
Côté retraitement, maintenant, le système est assez bien pensé (il y a encore du Véolia dans le coup). Plutôt que de rejeter l'eau traitée dans des rivières qu'ils n'ont pas, les Emirats utilisent cette eau pour l'irrigation (et ils irriguent un paquet de choses), ou pour la réinjecter dans les nappes phréatiques qu'ils avaient vidées auparavant. Bien pensé, non ?
 
On a là un bel exemple d'adaptation de l'homme à un milieu naturel hostile. Le seul truc qui est dérangeant, c'est que l'énergie qu'ils utilisent pour faire ça n'est pas vraiment renouvelable.
Imaginons maintenant qu'à la place d'utiliser du pétrole, ils utilisent l'énergie solaire (abondante aussi aux Emirats) pour produire de l'eau. Est-ce qu'on n'aurait pas un parfait exemple de développement durable en plein milieu d'un désert ? Bon certes, on en est encore assez loin, mais ça ne coûte rien d'espérer.
 
Retrouvez cet article sur l'excellent site  Tout sur les Emirats arabes unis !

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