lundi 28 juin 2010

L'entente cordiale

22h30, je pousse la porte poussiéreuse d'une petite boutique qui ne l'est pas moins. Des monceaux de pièces métalliques que la rouille grignotte patiemment envahissent les murs de la petite pièce et mon champ de vision. Au milieu du fourbi de ce petit cagibi, un petit homme tranquillement me dévisage sans piper mot.

Après les quelques secondes nécessaires pour remarquer sa présence, je lui demande s'il peut faire un double de clé ; rien dans la boutique ne laisse présager un quelconque domaine de spécialisation. Toujours sans dire un mot, il tend la main, attendant l'objet en question. Je lui donne la clé de chez moi, il l'examine longuement sous toutes les coutures, puis me la rend et hoche la tête.

- "Parfait, lui dis-je, j'en aurais besoin de 3."

- "Trois ?" me répond-il, prononçant ainsi ses premiers mots (en fait, avec l'accent Pakistanais, ça donne Tree en roulant le r...)

J'acquièsce et il se met à l'ouvrage. Sans modèle. Trois tours de tour, trois patrons de clé, trois coups de lime, et voila mes doubles faits en 3 coups de cuiller à pot. Temps record ; 1'32" montre en main pour réaliser trois doubles de clé, et 22 dirhams (d'ailleurs, je me suis demandé plus tard comment 3 clés pouvaient faire 22 Dhs, mais ceci est une histoire plus mathématique).

 

J'étais sceptique sur la qualité des clés. Il s'avère qu'elles fonctionnent encore mieux que l'originale.

 

entente_cordiale.jpg

Quel rapport avec le titre de l'article ? Patience...

 

Si je suis allé faire des doubles de clés, c'est que je ne suis plus seul (enfin, avec le gecko) dans mon trop grand appartement. Ca fait maintenant une semaine que j'ai emménagé avec un ami, Charlie, que vous avez peut-être déjà croisé dans ce blog sous le surnom de "l'Anglais". En effet, il est Anglais, mais il a grandi en France, et parle français à la perfection. J'ai découvert au bout de 3 semaines que je le connaissais qu'il n'était pas français. Il est super sympa, et était intéressé par une collocation, c'est comme ça qu'il est venu.

C'est aussi pour ça qu'on a rebaptisé l'appartement "l'entente cordiale", du nom du célèbre accord qui a scellé l'amitié franco-anglaise en 1904.


Les inconvénients de vivre avec un anglais, même s'il est à moitié français, c'est qu'il ne faut lui accorder qu'une confiance limitée pour la cuisine, le sang de ses ancêtres influant parfois sur les recettes. Non, je plaisante, il aime le fromage et le saucisson, donc tout va bien. Il sera là pour un bout de temps, on ne sait pas trop combien de temps encore, inch'allah, on verra !

 

En photo, je vous mets Charlie (à droite) et moi (à gauche), nous serrant chaleureusement la main pour sceller l'évènement.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos petits commentaires sont les bienvenus. Merci !