lundi 6 juin 2011

Indonésie : les varans de Komodo

varan-de-komodo.jpgUn vol dans un petit avion m'emmène jusqu'à l'île de Florès, dans un aéroport international, dont le seul équipement est une échelle à roulette pour descendre de l'avion. L'aéroport est tellement grand qu'il n'y a même pas un guichet pour acheter le vol retour...


A 500 mètres de là, Luabanbaju est un petit port de pêche coincé entre la jungle et la mer. Peu développé, assez pauvre, la seule raison qu'on les touristes d'y venir est qu'il s'agit du point de départ pour le Parc National de Komodo, seul lieu au monde où vivent les varans du même nom (vous comprenez alors facilement la raison qui m'a poussé à aller explorer ces contrées reculées).

 

Les varans, ou dragons de Komodo sont des énormes lézards. Enormes, cela signifie que les adultes font de 2 à 3 mètres de long, et pèsent 70kg en moyenne (le plus gros spécimen connu, détenu en captivité, pesait 166 kg). Ca fait déjà du bon lézard...

 

varan-repas.jpg

Ces charmantes bestioles sont carnivores, et peuvent manger jusqu'à 80% de leur poids en un seul repas. Les factures de leurs courses à Carrefour étant de ce fait très élevées, les varans qui touchent le RSA se serrent la ceinture et peuvent se contenter d'une dizaine de repas par an.

 

Bien que ce ne soient pas de grands chasseurs (ils dépassent difficilement les 20km/h en vitesse de pointe, pas de quoi effrayer Usain Bolt), les varans de Komodo disposent d'une arme bien plus redoutable : l'absence de brosse-à-dent.

En effet, des générations enitères de varans ne s'étant jamais brossé les dents, les morsures de varans sont chargées de bactéries diverses et variées. Une fois mordue, les victimes (principalement des buffles, comme sur la photo, et des cerfs du Timor) voient la plaie s'infecter, jusqu'à en mourir une à deux semaines plus tard. Pendant tout ce temps, les varans traquent la bête, jusqu'à ce que, trop faible, ils lui sautent dessus pour la dévorer joyeusement (oui, la nature est cruelle).

dragon-de-komodo.jpg

Ils se nourrissent aussi de singes, de crabes, de souris... et de bébés varans. Ce qui explique que les bébés varans grimpent dans les arbres juste après leur naissance, pour éviter de se faire dévorer par leurs aînés, se nourrissent d'insectes et d'oiseaux, et en redescendent vers l'âge de 2 ans, lorsqu'ils sont trop gros pour se faire manger. Et trop gros pour remonter dans les arbres. A défaut d'être cruelle, la nature est bien faite...

 

D'après notre guide, un local armé d'un bâton fourchu "au cas où", les varans de Komodo ne s'attaquent généralement pas à l'homme. On dénombre toutefois quelques rares cas mortels d'attaques de varans sur l'homme, le dernier datant de 2007. 

 

A un moment presque disparus, on compte aujourd'hui un peu plus de 3000 dragons, pour la plupart dans les 4 petites îles inhabitées du parc de Komodo. Cependant, et c'est un signe encourageant, des varans de Komodo commencent à être observés dans certaines régions côtières de l'île de Florès, et occasionnellement sur d'autres petites îles.

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