mercredi 14 juillet 2010

Diplomaties et économies du Golfe ; le GCC

GCC-LOGO.gifPour mieux comprendre les pays du Golfe, le mieux est de commencer par le Conseil de Coopération du Golfe (en anglais le Gulf Cooperation Council, soit GCC).
 
Le GCC (logo à droite) est une organisation qui regroupe 6 pays ; l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Barhain, le Qatar, le Koweït, et Oman. La partie qui reste en jaune dans la péninsule arabique est le Yémen, qui a un statut d'observateur au GCC.
 
Cette alliance n'est pas qu'économique ; elle est aussi militaire et diplomatique ; un peu comme l'Union Européenne, à la différence que le GCC n'a pas vocation à s'occuper de politique intérieure.
Le projet d'une monnaie commune dans les pays du GCC était même fortement engagé, et le système prévu était basé sur le système de l'euro. Malheureusement, la crise récente en Europe a complètement gelé ce projet, faisant apparaître les faiblesses d'une telle organisation.
 
Le GCC a été créé en 1981, sous l'impulsion de l'Arabie Saoudite, la principale puissance de la région, et avec le soutien actif des Etats-unis, qui sont depuis longtemps copains comme cochons (c'est le cas de le dire) avec l'Arabie. A l'époque, la guerre Iran-Irak faisait rage, et les envies guerrières de l'Iran inquiétaient fortement les pays du Golfe.
 
C'est donc un désir de stabilité (tant économique que politique) qui a poussé ces pays à s'unir, de la même manière qu'en Europe après la seconde guerre mondiale. Ils ont bien compris que la stabilité leur apporterait la prospérité, et que par dessus tout, il n'y a rien de pire qu'une guerre chez ses voisins. Et militer pour la paix dans la région, ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile.
 
Lorsqu'en 1990, l'Irak attaque le Koweit, le GCC se range immédiatement du côté des Américains pour libérer le Koweit, malgré le soutien apporté à l'Irak face à l'Iran 9 ans auparavant. C'est d'ailleurs le soutien du Yémen à l'Irak pendant la guerre du Golfe qui lui vaut encore aujourd'hui de ne pas faire partie du GCC.
Pendant la récente guerre en Irak, le GCC a encore une fois apporté son soutien aux Américains, bien que plus discret cette fois-ci, estimant que c'était le meilleur moyen (ou le moins pire) pour avoir une région en paix.
 
Aujourd'hui, le GCC milite pour un Moyen-Orient sans armes nucléaires (ils sont très actifs dans les négociations avec l'Iran), et en paix. Par rapport à Israël, et malgré des relations diplomatiques assez tendues avec l'état hébreu, le GCC est prêt à reconnaître Israël comme un état dans ses frontières de 1967, en échange de la reconnaissance par Israël de l'état Palestinien (c'est pas gagné).
Economiquement, ils ont mis en place une zone de libre échange des biens, et ont grandement facilité les échanges économiques entre eux.
 
En plus de son grand poids économique, principalement du au pétrole et au gaz, le GCC acquiert un poids diplomatique de plus en plus important, en raison de ses positions modérées et de sa grande stabilité dans une région très troublée.
 
C'est la fin de ce premier épisode, déjà très long, du feuilleton de l'été consacré au GCC : à suivre, la crise financière de Dubaï, le système de répartition des richesses aux Emirats, les relations entre les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite et bien d'autres...

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